Son absence à la reprise de l’entraînement de l’Olympique de Marseille avait interpellé. Henri Bedimo n’était pas là, non plus, pour le premier match amical de la préparation face à Béziers (1-2), mercredi. Selon son entraîneur, Rudi Garcia, le latéral gauche devait « régler sa situation avec le club ». L’OM a engagé une procédure de licenciement à l’encontre d’Henri Bedimo. Motif du renvoi ? Les dirigeants marseillais reprochent au défenseur de 34 ans d’avoir construit et inauguré une académie au Cameroun en partenariat avec Montpellier, son ancien club avec lequel il a été champion de France en 2012. Un projet éducatif et social qui avait pourtant été initié avant même son arrivée à Marseille, à l’été 2016. Le président du MHSC, Laurent Nicollin, se dit attristé par la procédure de licenciement engagée par l’OM contre son ancien joueur. « J’étais au courant, a-t-il reconnu dans L’Equipe. Apparemment, c’est le football moderne, le football d’entreprise. C’est malheureux. Maintenant, on cherche tous les moyens administratifs pour trouver des motifs de licenciement à l’encontre des gens dont on ne veut plus. Ça ne m’étonne pas de ce genre de club. Il n’y a plus de sentiment dans le football mais nous, nous ne fonctionnons pas de cette façon. Il s’agit d’un projet éducatif, humain, comme de nombreux joueurs africains mènent dans leur pays, je ne vois pas où est le problème. Et quand leur président (Jacques-Henri Eyraud) est parti en Afrique il y a un an et demi, je ne pense pas qu’il ait convié Henri Bedimo à l’accompagner. Sinon, le joueur aurait peut-être proposé à l’OM ce partenariat. Cette histoire est vraiment triste. »
Bedimo a encore une année de contrat avec l’OM (estimée à 1,5 M€ brut) et ne souhaitait pas partir à moins de trouver un accord pour une séparation à l’amiable.
Au moment où l’OM peine à se séparer des indésirables comme Doria ou Hubocan, cet étrange motif de licenciement n’est pas une première pour le club phocéen. Avec Rod Fanni, l’OM avait mis à pied son joueur pour une interview dans L’Équipe, parue fin décembre, où il aurait dévoilé des secrets de vestiaire et nui à la réputation du club, selon la direction, qui a tenté de caractériser cette interview en faute grave. Le défenseur et le club sont engagés dans une procédure devant les prud’hommes.