La fin du match entre Nice et Bastia samedi a été marquée par des débordements. Des échauffourées entre joueurs, puis avec les supporters azuréens ayant pénétré sur la pelouse ont éclaté. La faute à Jean-Louis Leca, gardien remplaçant du SCB, qui a agité un drapeau corse après la victoire des siens…
Les mesures prises par les pouvoirs publics n’ont pas suffi à empêcher les débordements. Le ministère de l’Intérieur avait pourtant interdit de déplacement les supporters bastiais, mais également tout signe corse dans l’enceinte de l’Allianz-Riviera. Un racisme anti-corse pas du goût des joueurs et dirigeants de Bastia, qui l’ont bien rappelé dès l’échauffement en affichant un maillot avec la tête de Maures barrée d’une croix rouge. Mais ce n’est pas ce qui a mis le feu aux poudres, ni la victoire des joueurs de Claude Makelele sur la pelouse de l’OGC Nice (0-1). En allant agiter un drapeau de la Corse devant les supporters niçois, Jean-Louis Leca a provoqué des échauffourées qui pourraient coûter cher aux deux clubs dont l’animosité historique n’est plus à prouver.
Un geste stupide
Il a tout gâché, a regretté Didier Digard, le capitaine niçois, qui a tenté d’empêcher Leca d’agir de la sorte avec ses coéquipiers. Les joueurs des deux équipes en sont presque venus aux mains, avant que plusieurs dizaines de supporters de l’OGCN de descendent sur la pelouse pour tenter d’en découdre avec les Bastiais. Une quinzaine d’interpellations ont eu lieu. C’est toujours la même chose. Des éternels remplaçants qui ont envie de se donner une image, d’être aimés de leurs supporters et qui font n’importe quoi. Il a fait un geste stupide. Je n’avais jamais vu ça. C’est un scandale, a ajouté Digard, rejoint en ce sens par son président Jean-François Rivère : Le rôle d’un joueur c’est d’éviter les provocations de ce genre, encore plus dans un derby. Leca a été convoqué par les arbitres, il a dit qu’il ne s’était pas rendu compte de ce qu’il avait fait… C’était une initiative très déplacée. Un discours à l’opposée de celui tenu côté bastiais.
Nice et Bastia risquent gros
Un drapeau corse, ce n’est pas une insulte. Ce geste n’était pas une provocation vis-à-vis du public, mais c’était par rapport à l’arrêté. Les politiques ne font pas de sport, ils prennent des décisions depuis leur canapé et ce sont eux qui font dégénérer les matches, a rétorqué dans l’Equipe François Modesto, qui s’est frictionné avec certains supporters adverses, comme son coéquipier Romaric notamment. Pierre-Marie Géronimi, le président du SCB, s’est quand à lui demandé : Est-ce que montrer le drapeau d’un pays, d’une région, d’un club, c’est interdit ? Ce sera aux instances dirigeantes d’en décider. Conscient du caractère déplacé de son geste, Jean-Louis Leca a présenté ses excuses aux officiels niçois, assurant ne pas les viser avec cette provocation. Régulièrement pointés du doigt, Nice et Bastia risquent gros. Le club azuréen, déjà sanctionné d’une fermeture d’une tribune pour des fumigènes et des jets d’objet lors de la 2e journée, risque une sanction beaucoup plus grave, comme un match à huis clos.