Eliminé cette semaine de la Ligue Europa, Lille va tenter de mettre fi à son incroyable série de treize matches sans victoire dimanche face à Toulouse en Ligue 1. Une nouvelle contre-performance fragiliserait la position de René Girard, pourtant loin d’être contesté au sein du club.
Je ne me sens pas en danger. Il n’y a pas de tonton flingueur en tribunes. René Girard a préféré manier l’ironie pour évoquer sa situation jeudi soir. Pourtant, n’importe quel entraîneur pourrait se sentir menacé à sa place. Deux mois et demi sans victoire, soit treize matches toutes compétitions confondues, avec en prime une élimination de la Ligue Europa : des résultats qui fragiliseraient la position de nombreux techniciens. Mais pas celle de l’entraîneur du LOSC. Du moins pour l’instant. Mais combien de temps Michel Seydoux pourra-t-il afficher son soutien à son coach, lui qui a affirmé que changer d’entraîneur n’était pas une solution envisageable dans les colonnes de l’Equipe mi-novembre ? Pas sûr que le président nordiste ait changé pour autant d’avis un mois après.
Même s’il ne parvint pas à trouver les solutions pour endiguer la chute de son équipe, Girard conserve également la confiance de son groupe. On est tous derrière notre coach, a assuré le capitaine Rio Mavuba jeudi après la défaite devant Wolsburg (0-3). On a besoin d’être uni dans cette situation-là. On sait qu’on joue des finales tous les week-ends et maintenant qu’il n’y a plus l’Europa League on va pouvoir se concentrer sur le championnat. On essaie de positiver. Le discours sera peut-être différent si la victoire n’est toujours pas au rendez-vous d’ici la fin de l’année et les matches face à Toulouse, qui marquera le retour de Girard sur le banc après quatre matches de suspension dimanche, et à Marseille le week-end prochain. On est dans le dur, comme dirait l’autre, a concédé le principal à la Dépêche du Midi, avouant au passage son impuissance face à la période traversée par le LOSC.
On essaye de comprendre ce qui nous arrive. Moi le premier. Je l’ai déjà dit : personnellement, je n’ai jamais traversé une période comme celle-là, a-t-il expliqué. Il faut tout connaître, j’apprends. On fait le dos rond en attendant que la roue tourne. C’est aussi une des composantes du métier : trouver la force nécessaire pour retourner une dynamique. Cela passera peut-être par une révolution tactique, alors que Lille est trop facilement lisible avec 4-4-2 losange ou avec son historique 4-3-3. Ou par un mercato hivernal plus réussi que celui de cet été. On essaye de rester sereins. Gamberger ne fait pas avancer le Schmilblick, veut croire le Gardois, élu il y a quelques mois meilleur entraîneur de Ligue 1 pour sa première saison sur le banc nordiste, conclue à une belle 3e place derrière les ogres PSG et Monaco. Une réussite qui semble lointaine alors que Lille pourrait être relégable selon les résultats du week-end…