Lens accueille Lille au Stade de France, pour le compte de la 17e journée de Ligue 1. Pourtant, le derby, l’histoire et le folklore peinent à cacher les difficultés financières et sportives lensoises.
Les gens de Lens vont se déplacer, il y aura à peu près 20-25 000 Lensois au Stade de France. Le derby ? C’est bien d’en jouer un. Ça veut dire qu’on est monté au plus haut niveau. J’aurais préféré le jouer à Bollaert, là ça perd de piquant, déclarait le président lensois Gervais Martel en conférence de presse. En plus d’être un promu, privé de recrutement, le RC Lens a dû se délocaliser. Les Lensois ont décidé de disputer leurs matchs à domicile au stade de la Licorne d’Amiens. En effet, leur traditionnelle enceinte de Bollaert doit être rénovée en vue de l’Euro 2016. Toutefois, finance et prestige obligent, trois rencontres (PSG, OM et LOSC) ont été organisées au Stade de France, dont le match face à Lille ce dimanche. Malgré les difficultés, le public lensois reste derrière ses joueurs mais l’affluence à Saint-Denis ce week-end démontre certaines limites. Alors que 70 785 spectateurs avaient assisté au match face au PSG, seuls 40 000 seront présents face à Lille.
Le courage lensois
Les joueurs d’Antoine Kombouaré font pourtant preuve de courage cette saison, développant même parfois du beau football, comme lors de leurs victoire 2-0 face à Metz (15e journée) et à Lyon 1-0 (3e journée). Malgré ces points positifs, Lens reste aujourd’hui 19e de Ligue 1 et relégable. Entre tactique de communication et faits réels, l’entraîneur lensois déclare que la pression reste sur les Lillois : Lille a un match en moins et est 15e au classement. A ma grande surprise, il n’est qu’à 3 points de nous. Ce sera un match avec un attrait différent. Déjà c’est fantastique de jouer ce derby car ça veut dire que l’on est en Ligue 1 ! On est capable de jouer les grosses cylindrées. Ce sera un match beaucoup plus important pour Lille que pour nous car il n’est pas à sa place. Il sera primordial et essentiel pour lui de gagner. Nous concernant, j’ai envie de voir un autre visage que celui que l’on a montré à Monaco. On a envie de faire un grand match et d’essayer de revenir avec un résultat positif de ce derby. On a besoin de points, c’est vital et puis on a envie de gagner ce derby ! Un derby et une Ligue 1 que Lens n’a failli pas voir cette saison, faute de garanties financières suffisantes. Alors que la montée en L1 a été refusée en fin de saison dernière, la Fédération française de football n’a validé le ticket lensois que le lundi 28 juillet.
L’argent, toujours l’argent
L’élite certes mais toujours ces problèmes d’argent. Après les déclarations du ministre des Sports azéri Azad Rahimov sur l’Equipe 21, la situation ne semble pas prête de s’arranger : Hafiz Mammadov (le principal investisseur) a connu quelques difficultés en bourse. Il est en banqueroute. J’ai aussi entendu dire que certains de ses projets, notamment dans le transport et le pétrole, ont connu des complications financières . Si les Lensois parviennent à se maintenir sportivement, la question économique se reposera sans aucun doute. Fabrice Wolniczak, responsable de RCL promotion expliquait à la Voix du nord que les deux descentes du RC Lens lui ont fait perdre 20% de ses partenaires. Quant au départ de Gervais Martel en 2012, il a engendré une perte de 45%. Si son retour en 2013 a arrangé quelque peu la situation, seuls 40% des partenaires ont fait leur retour. A défaut de gérer les finances, les joueurs doivent continuer à s’accrocher sur le terrain.
Flavien Bories