Après les épisodes de la dernière journée de Ligue 1, l’idée d’un recours à la vidéo refait surface parmi les acteurs du championnat de France. La solution est-elle aussi simple ?
On est obligé de se poser une question, lance Bernard Caïazzo, président du comité de surveillance de l’AS Saint-Étienne et partisan du recours à la vidéo pour aider l’arbitre. Quand, dans un stade, 60 000 personnes ont un téléphone portable et donc, des images, comment peut-on continuer à accepter que les seuls à ne rien avoir soient les quatre arbitres ? Avec les nouvelles technologies, le spectateur sait tout de suite ce qui s’est passé. Et je ne parle même pas des téléspectateurs… C’est comme si aux Jeux Olympiques, on jugeait le 100 m à l’oeil nu ! L’objet de la discorde : sur le coup de tête de Rod Fanni, Lucas Ocampos se jette en même temps qu’Anthony Lopes sur la trajectoire du ballon. Difficile de dire s’il le pousse au fond ou pas.
Mais ce but refusé à l’Olympique de Marseille face à l’Olympique Lyonnais (0-0) fait ressortir du bois les supporters de la vidéo dans le football. Je l’ai dit tout de suite après le match dans un tweet. Si les Anglais ont la Goal Line, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l’avoir nous aussi !, plaide le président du LOSC, Michel Seydoux. Quand on sait l’importance de chaque but dans un championnat comme le nôtre, ça éviterait des polémiques. Ça a existé au Mondial, c’est donc faisable ! L’assistance vidéo sur la ligne de but a été instaurée en Premier League la saison passée. Elle a été testée durant la Coupe du monde 2014 et fera bientôt son apparition en Bundesliga. En France, le prix de la Goal line technologie est jugé prohibitif par rapport à son utilité, somme toute plutôt rare : entre 150 000 et 200 000 euros par an et par club environ.
Les instances ne bougeront que s’il y a un poids médiatique et politique pour faire avancer ce dossier, estime Michel Seydoux dans La Provence. C’est différent de l’arbitrage vidéo, c’est une technologie qui est déjà approuvée. Le but (non accordé) d’OM-OL a une importance économique très difficile à chiffrer, mais certaine. Pour l’instant, les règles du football international n’ont pas validé l’arbitrage vidéo, mais elles ont validé la Goal Line, alors autant s’en servir… Président de l’UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football), Jean-Pierre Louvel est lui aussi favorable à la modernisation du règlement. Il faut poser la question à la Fédération, puisque son accord est nécessaire. Il est effectivement clair que le ballon était entré. Que les arbitres puissent ne pas le voir, ça peut être compréhensible, par rapport à la position des joueurs. Mais s’il y avait eu cette technologie, il n’y aurait pas eu de discussion… Compte tenu de l’importance économique des matches, on se rend compte que c’est indispensable.
Vincent Labrune, le président de l’OM, est monté au créneau dès dimanche soir : Dans le foot, il faut du talent et de la chance. Il faut considérer qu’on n’a pas de chance. Cette saison, on a pris un point sur six contre Lyon. Et on a été victime d’erreurs d’arbitrage à l’aller et au retour.