A la veille du choc face à l’OM, Laurent Blanc s’est longuement confié sur sa méthode.
Il n’était pas le premier choix, il le sait. Il est jugé sur les résultats, mais aussi le jeu proposé et il le sait aussi. Laurent Blanc n’est pas naïf et est conscient des attentes de ses dirigeants au PSG. Interrogé dans l’Equipe Magazine, il a expliqué comment il essaye d’y répondre, car à Paris, il faut gagner et aussi bien jouer. Une pression supplémentaire et positive pour l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, qui ne se considère pas comme un chef à part entière mais d’abord comme quelqu’un qui dit et qui, je l’espère, sait ce qu’il dit. Quand j’émets une opinion, parce qu’elle a été réfléchie, cette opinion peut être une solution. Un chef ? Vous savez, dans une meute, il peut y avoir plusieurs chefs. Un entraîneur a besoin de relais sur le terrain. Le jour du match, ce sont eux les chefs, parce qu’ils jouent. Tandis que moi, j’arpente la ligne de touche !
Considéré comme l’un de ses techniciens qui souhaitent avoir la possession de balle pour s’assurer un contrôle du match, le Cévénol ne le nie pas : La conservation du ballon, on en parle trop. Quand tu as la balle tu peux construire, attaquer, tu prends beaucoup de plaisir. Mais maîtriser le jeu, c’est aussi faire mal à l’adversaire, l’acculer, marquer des buts. Contre Barcelone, au Parc des Princes, nous avons été obligés de défendre. Avec moins de 40 % de possession, nous leur avons marqué trois buts. Dans un système par défaut, on s’est prouvé quelque chose. Quand je regarde l’Atletico Madrid de Diego Simeone, je me dis que ce qu’ils font est exceptionnel. Mais j’en serais incapable, je n’ai ni la conviction pour le faire, ni surtout les gènes.
L’entraîneur ne peut plus être le seul à décider
La psychologie a également est également importante, surtout dans un club comme le PSG : L’erreur à ne pas commettre avec un joueur, c’est d’être brutal car l’entraîneur n’est rien sans ses joueurs. Dans un groupe de vingt-cinq, tous veulent jouer. Une douzaine sont sûrs de jouer, de par leurs qualités et leur statut. Cinq ou six savent qu’ils doivent progresser. Restent quatre ou cinq qui ne sont pas satisfaits de leur temps de jeu. Il faut être très attentif à ceux-là, faire en sorte que, à défaut d’être avec vous, ils ne soient pas contre vous. Soyons honnête, j’ai joué au football vingt ans et je sais bien que ceux qui peuvent sauver l’entraîneur, ce sont les joueurs.
Quant à la relation que certains de ses joueurs (Thiago Silva, Zlatan Ibrahumovic) peuvent avoir avec le président Nasser Al-Khelaïfi, cela ne le gère pas. J’ai connu ça partout. Que des très grands joueurs soient consultés sur le recrutement envisagé, je n’y vois rien d’illogique. Même à moi, ça m’est arrivé quand je jouais. De toute façon, certains pensent que l’entraîneur du PSG ne sert à rien. Cette saison, j’ai eu mon mot à dire sur les deux joueurs que nous avons voulu recruter. Dans les grands clubs particulièrement, l’entraîneur ne peut plus être le seul à décider. Le président, le directeur général, les investisseurs, la direction financière interviennent, et c’est normal.