Mais pourquoi donc se disputent-ils le poste honorifique du président de la Ligue de football professionnel (LFP) ? Favori, Jean-Pierre Denis a d’abord refusé de succéder à Frédéric Thiriez. Remplaçant désigné, Michel Denisot a également refusé de se présenter. Jean-Michel Roussier s’est avancé, mais le conseil d’administration lui a préféré Raymond Domenech ! Mais alors que l’ancien sélectionneur de l’équipe de France (2004-2010) avait un boulevard devant lui, l’assemblée générale a rejeté son nom ! Finalement, Nathalie Boy de la Tour a été élue.
Du théâtre de boulevard, la Ligue de football professionnel (LFP) s’est transformée en institution progressiste ! Et dans la même journée en plus. L’élection de Nathalie Boy de la Tour (48 ans) à la présidence de la LFP a été saluée comme un symbole d’ouverture. Une preuve que dans le foot aussi, le monde a changé !, a twitté la candidate à la primaire de la droite Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais avant de déboucher sur ce happy-end, les derniers épisodes ont été savoureux. Plusieurs noms ont circulé au cours des jours précédents pour endosser le costume de président que personne ne voulait plus. Jusqu’à imaginer un président intérimaire pour installer ensuite Michel Seydoux, quand celui-ci aurait revendu le LOSC. Mais pas celui de Raymond Domenech ! C’est pourtant bien lui que les membres du conseil d’administration de la Ligue (24 membres) ont choisi. Après être arrivé à égalité avec Jean-Michel Roussier au premier tour, le président de l’Unecatef (syndicat des entraîneurs) s’est imposé au deuxième tour du scrutin. Alors que l’information était déjà détonante, l’imbroglio n’était pas terminé. Le choix du conseil d’administration a été invalidé ensuite par l’assemblée générale (40 représentants des clubs Ligue 1 et Ligue 2) qui a voté à 66% contre sa nomination lors du premier tour de scrutin ! Jamais je n’aurais pu voter pour Raymond Domenech, ceux qui ont décidé de ce choix à un moment donné assumeront, a ainsi déclaré Bertrand Desplat, président de l’EA Guingamp et chef de fil des «frondeurs». Je souhaite un candidat de consensus et non pas quelqu’un qui ramène aux heures les plus sombres du foot français. Face à cette motion de défiance, Domenech, jugeant avoir joué les épouvantails, a finalement retiré sa candidature, tout comme Jean-Michel Roussier. En dernier ressort, le rôle est revenu à Nathalie Boy De La Tour, non candidate au départ et qui a fait consensus d’un seul coup !
Nathalie Boy De La Tour est la déléguée générale de la FondaCtion du Football, organe hébergé par la Fédération (FFF), dont le but est de promouvoir une vision citoyenne du football. Elle devient la première femme à prendre la tête de la LFP. Ex-consultante, elle aura pour rôle d’assumer la représentativité du football professionnel alors que Didier Quillot, le directeur général, a la charge des affaires économiques. Je remercie l’ensemble des clubs et des familles du football pour leur confiance, a remercié la nouvelle présidente. Des enjeux importants sont devant nous. Le football professionnel doit retrouver la confiance et la cohésion. Mais va-t-elle simplement servir d’alibi aux clubs ? Ceux qui le pensent pourraient être surpris. En fine politique, celle qui a l’appui de Noël Le Graët et de Jean-Michel Aulas, a posé ses conditions pour accepter le rôle. Aussi, elle sera une président salariée pour quatre ans. Et pas pour un intérim…
Composition du conseil d’administration
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais, a été réélu au conseil d’administration de la LFP, soit le gouvernement du foot pro français, alors que la contestation de sa présence par les « petits » clubs de Ligue 1 avait conduit, entre autres motifs, à des élections avortées le 5 octobre. Cette fois, les « gros » clubs et les sans-grade se sont entendus sur la répartition des sièges au CA et sur une nouvelle redistribution des droits TV.
Comme les présidents de Ligue 1 s’étaient entendus ce jeudi, l’élite sera représentée au conseil d’administration de la LFP par Nasser Al-Khelaïfi (PSG), Jean-Michel Aulas (Lyon), Vadim Vasilyev (Monaco), Jean-Pierre Rivère (Nice), Bertrand Desplats (Guingamp), René Ruello (Rennes), Jean-François Fortin (Caen) et Laurent Nicollin (Montpellier).
Composition du nouveau conseil d’administration de la LFP
Représentants des clubs de L1: Nasser Al-Khelaïfi (président du Paris SG), Jean-Michel Aulas (président de Lyon), Vadim Vasilyev (vice-président de Monaco), Jean-Pierre Rivère (président de Nice), Laurent Nicollin (président délégué de Montpellier), Jean-François Fortin (président de Caen), René Ruello (président de Rennes) et Bertrand Desplat (président de Guingamp)
Représentants des clubs de L2: Claude Michy (Clermont), Alain Orsoni (vice-président de l’association sportive de l’AC Ajaccio)
Collège des indépendants: Vincent Labrune, Nathalie Boy De La Tour, Alain Guérini, Jean-Michel Roussier
Représentants des syndicats des clubs: Bernard Caïazzo (président de Première Ligue, soit les gros clubs de L1), Guy Cotret (président de l’UCPF, soit les clubs de L2 et les petits de L1)
Représentants du syndicat des entraîneurs (UNECATEF): Raymond Domenech, Pierre Repellini
Représentants du syndicat des joueurs (UNFP): Sylvain Kastendeuch, Philippe Piat
Représentant du corps médical: Eric Rolland
Représentant du corps arbitral: Olivier Lamarre. Représentant les administratifs: Patrick Razurel. Représentant de la FFF: Michel Denisot.