Michel Platini a officiellement déposé son appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne pour contester sa suspension de 90 jours prononcée par la commission d’éthique de la FIFA et qui le prive de campagne pour la présidence de la Fédération.
Mercredi, la commission des recours de la FIFA a rejeté l’appel que Michel Platini avait déposé le 10 octobre. Il fallait que l’ex-triple Ballon d’Or attende l’examen de cet appel pour saisir le TAS. La commission d’éthique de la FIFA reproche à Platini un paiement de 1,8 million d’euros en 2011, reçu de la part de Sepp Blatter, président de la FIFA également suspendu, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
Dans la foulée du rejet de son appel par le comité d’appel de la FIFA, le Français a dénoncé une instruction uniquement à charge de la Fédération internationale via ses instances internes. La FIFA organise – et ne s’en cache même plus – une stratégie délibérée et inadmissible de retardement de la campagne de Michel Platini pour la présidence, ajoutaient ses avocats, qui font confiance au TAS pour le rétablir dans tous ses droits.
En raison de sa suspension Platini, 60 ans, ne peut mener campagne pour la présidence de la FIFA alors que l’élection est toujours prévue le 26 février. Sa candidature n’a pas été écartée de facto par sa suspension. Elle est pour l’heure gelée jusqu’au 5 janvier, l’empêchant ainsi de faire campagne officiellement.
L’enquête suisse avance
L’enquête suisse sur les conditions d’attribution des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar) a mis au jour plus de 120 transactions financières suspectes. Au fur et à mesure des investigations, le nombre de transactions suspectes augmentent. En août, leur nombre s’élevait à 103 et il pourrait encore augmenter, les investigations étant toujours en cours. Le bureau du procureur général a ajouté que jusque-là, aucun responsable qatari n’a été entendu à propos du Mondial 2022. Les investigations suisses se déroulent en parallèle d’une enquête de la justice américaine, qui s’intéresse à l’ensemble des faits de corruption présumée au sein de la FIFA. Selon l’acte d’accusation, près de 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétrocommissions auraient circulé dans les hautes sphères du football depuis 25 ans.