Match au sommet de la 31ème journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain s’est incliné face à son dauphin lillois. Le LOSC de Christophe Galtier a parfaitement analysé et piégé le club parisien. Retour sur cet échec avant de basculer dans le choc Bayern – PSG, ce soir, en Ligue des champions.
Plus soudés que jamais les Lillois se sont imposés au Parc des Princes ce samedi 3 avril, (0-1). Une victoire fondatrice qui symbolise la déchéance du champion face à ses concurrents. Aucune victoire à domicile pour le Paris Saint-Germain contre les cadors de Ligue 1 : Lille, Monaco, Lyon, Marseille. Des mauvaises performances qui s’expliquent par une pression intense que s’impose les prétendants au titre face au favori ultime. Mais cette excuse n’explique pas tout. Analysons la dernière défaite du PSG face au LOSC.
Les compositions officielles affichaient déjà les premiers points cruciaux de la rencontre. Des deux côtés les absents étaient importants, notamment Verratti pour le PSG et Zeki Celik pour le LOSC. Des absences mieux compensées d’un côté que de l’autre. Les schémas tactiques des deux formations sont éloquents et montrent certaines spécificités. Côté droit, Christophe Galtier a surpris en alignant Renato Sanches sur l’aile droite de son 4-4-2. Le technicien français a privilégié son équilibre défensif en titularisant Reinildo Mandava plutôt que Domagoj Bradaric au poste de latéral gauche. Un collectif huilé s’est imposé face à des individualités désorganisées. Le LOSC avait alors deux lignes de 4 compacts associées à un duo « Jonathanesque« . Le milieu lillois a été la clé de la rencontre. Placé dans un duo axial, le duo Soumaré – André a bloqué toutes les tentatives initiées par Leandro Paredes. Trop bas, l’Argentin s’est cassé les dents en essayant de briser des lignes. Forcé de jouer sur les côtés, le Paris Saint-Germain a pris le dessus lors des 15 premières minutes de la rencontre. Kylian Mbappé a fait des dégâts sur son aile et a fait danser Tiago Djalo. Quinze minutes à vide pour le LOSC avant une remobilisation générale.
Placé sur les côtés, Jonathan Bamba et Renato Sanches avaient les rôles les plus difficiles à assimiler. Après un quart d’heure, leurs replis défensifs ont été parfaits. Atouts offensifs mais aussi défensifs, le Français et le Portugais ont parfaitement coulissé et muselé les ailes parisiennes. Neymar était quant à lui suivit par le pitbull Benjamin André. Compact, le bloc lillois s’est à chaque fois concentré dans l’axe avant de coulisser à droite ou à gauche en fonction des attaques placées parisiennes. Des attaques placées inefficaces, bloquées par le LOSC qui a alors pu s’engager dans des transitions rapides. Schémas tactiques dont ils raffolent. De cette manière, les deux ailiers lillois précédemment cités ont pu se ruer à l’attaque et prendre de court les deux latéraux parisiens, Abdou Diallo et Thilo Kherer. Sachant que les avants parisiens ne défendaient pas, ou très peu, le duo Bamba – Sanches a évolué en toute liberté. Une supériorité numérique offensive qui a profité au LOSC. Le but lillois est d’ailleurs arrivé de cette façon, un véritable cas d’école. Sur son côté Renato Sanches alerte Jonathan Ikoné et élimine trois parisiens en une passe. L’ancien montpelliérain est seul laissé libre par un Abdou Diallo pris de vitesse. Attentiste Marquinhos et Kimpembe sont happés par l’appel de Bamba qui profite parfaitement au Canadien David, seul buteur du jour.
Fragile en profondeur, le PSG s’est fais surprendre à plusieurs reprises. Les lillois ont répété ce schéma offensif mais ont très souvent manqué d’efficacité comme a pu l’être Burak Yilmaz, stoppé par Keylor Navas. Défensivement, les Lillois ont agacé Neymar&Co qui, au fil du match, ont perdu toute lucidité. Un scénario extrêmement favorable au LOSC qui a su saisir sa chance. Les Parisiens se sont confrontés et ont perdu face à leurs propres failles.