Ce vendredi, la cour d’appel de Douai a statué en faveur de Marcelo Bielsa, condamnant le LOSC à lui verser deux millions d’euros. L’entraîneur argentin avait été écarté par le club nordiste fin 2017 en raison de mauvais résultats. Bien qu’il ait réclamé initialement 19 millions d’euros, la cour d’appel a réduit le montant de sa « clause parachute » à 2 millions.
Marcelo Bielsa, actuellement à la tête de la sélection uruguayenne, a remporté la décision de la cour d’appel de Douai, qui a condamné le LOSC à lui verser deux millions d’euros. Cette décision fait suite à la résiliation de son contrat en 2017 en raison d’une « clause parachute » qui le protégeait en cas de licenciement, même pour faute grave. « Le LOSC a été condamné à verser deux millions d’euros », a déclaré Benjamin Cabagno, l’avocat de l’entraîneur, confirmant ainsi la décision prise par la cour d’appel. Bertrand Wambeke, conseil du club nordiste, a également confirmé cette décision. Cependant, ni l’avocat de Bielsa ni celui du LOSC n’ont encore reçu l’arrêt de la cour.
Me Wambeke a souligné qu’ils avaient remporté la bataille sur le plan prud’hommal, car « la cour d’appel a confirmé la faute grave » qui avait été invoquée pour justifier le licenciement de Bielsa. En première instance, en juillet 2021, le conseil des prud’hommes de Lille avait rejeté toutes les demandes de l’entraîneur argentin de 68 ans, qui avait été licencié pour faute grave en décembre 2017.
Marcelo Bielsa avait été recruté au début de l’année 2017, après le rachat du club nordiste par Gérard Lopez, avec pour mission de faire évoluer le LOSC vers de nouveaux sommets. Cependant, son mandat avait été de courte durée, puisqu’il avait été suspendu après seulement 13 matchs, alors que le LOSC se trouvait en avant-dernière position de la Ligue 1.
La cour d’appel a jugé que le précontrat signé entre le club et l’entraîneur le 14 février 2017, ainsi que celui envoyé à la Ligue de football professionnel (LFP) le 1er juillet, étaient « tous deux valables ». Bertrand Wambeke, l’avocat du LOSC, a expliqué que contrairement au contrat du 1er juillet, celui du 14 février contenait une clause dite « parachute », stipulant que si le club mettait fin aux fonctions de l’entraîneur pour quelque raison que ce soit, il devrait le dédommager en versant toutes les sommes prévues dans le contrat.
Cependant, la cour d’appel a considérablement réduit le montant de cette clause, l’évaluant à deux millions d’euros, une somme jugée « décevante » par Me Cabagno. Marcelo Bielsa avait rapidement trouvé un nouveau poste en juin 2018 à Leeds, qu’il avait mené en Premier League après deux saisons, avant d’être licencié début 2022 après près de quatre ans à la tête de l’équipe.
Selon Bertrand Wambeke, à Lille, Bielsa avait manifesté de « l’agressivité, du dénigrement » envers certains de ses collègues, voire de l’« insubordination ». Le LOSC reprochait notamment à l’Argentin d’avoir résisté à travailler avec Luis Campos, alors conseiller de Gérard Lopez. Wambeke a souligné qu’indépendamment du caractère d’une personne, il était impératif de respecter la hiérarchie. Benjamin Cabagno avait de son côté affirmé que Bielsa était prêt à collaborer avec Campos, citant un courrier électronique dans lequel Bielsa assurait à Gérard Lopez qu’il serait en mesure de coexister de manière civilisée avec Luis Campos. Pour Wambeke, ce courrier n’était qu’une promesse du strict minimum de collaboration, et il a également accusé l’Argentin d’entraver le travail de certains employés, dont l’entraîneur adjoint Joao Sacramento, qui avait été cantonné à un rôle d’analyste vidéo. Benjamin Cabagno a affirmé qu’il n’y avait jamais eu de directive claire pour guider Bielsa sur la manière de travailler avec Sacramento.