Quand on évoque l’Australie dans l’actualité sportive, on ne pense pas forcément au foot. Peut-être au tennis ou au rugby plutôt… Pourtant, le continent dispose bel et bien d’une équipe nationale avec des atouts à revendre. Mais ces atouts suffiront-ils à envoyer l’équipe de football australienne à la Coupe du monde 2022 ? Retour sur l’histoire et les perspectives de ceux qu’on appelle les Socceroos et qui commence exactement un siècle plus tôt, en 1922.
Bref retour historique sur l’équipe d’Australie de football
L’équipe d’Australie de football (Australia national football (soccer) team) joue le premier match de son histoire le 17 juin 1922. La rencontre opposa les Australiens à leurs voisins néo-zélandais et se solda par une défaite (3 buts à 1) pour l’Australie. Entre sa création en 1922 et le début des années cinquante, l’Australie ne dispute pour ainsi dire que des matchs au sein du Commonwealth et de l’Empire britannique. En d’autres termes, elle rencontre exclusivement la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Inde et le Canada. C’est en 1956 à l’occasion des Jeux olympiques de Melbourne que l’Australie tente de réellement passer un palier à la maison. Le pays est éliminé face à l’Inde en quart de finale, mais fait bonne figure en revenant notamment deux fois au score. Ce tournoi marque aussi le début de la professionnalisation de l’équipe d’Australie. Ainsi, la Fédération d’Australie de football (Football Federation Australia Ltd.) est fondée en 1961, puis se voit officiellement affiliée à la FIFA en 1963. Les choses s’enchaînent ensuite très vite avec ses premières campagnes de qualification pour la Coupe du monde à partir de 1965. L’Australie fait d’abord face à deux échecs consécutifs en 1966 et 1970. Mais en 1974 ils se qualifient et participent enfin à la première coupe du monde de leur histoire. Opposé à l’Allemagne de l’Est, l’Allemagne de l’Ouest et le Chili, l’Australie est éliminée dès le premier tour, mais vend sa peau chèrement, surtout face à la RDA.
L’équipe connaît ensuite une longue traversée du désert, ne parvenant pas à se qualifier pour les coupes du monde 1978, 1982 et 1986, 1990 et 1994. Il faudra attendre 1996 et la nomination comme entraîneur de l’Anglais Terry Venables, ancien coach du FC Barcelone pour que l’Australie remporte un premier titre majeur. Elle remporte ainsi en 1996 la première coupe d’Océanie. Mais l’année suivante, c’est la douche froide et les Australiens échouent encore à se qualifier pour la coupe du monde 1998 en étant éliminés par l’Iran. Même scénario en 2002 face à l’Uruguay qui prive l’Australie d’une participation à la coupe du monde pour la septième fois d’affilée.
Le tournant des années 2000
Les Australiens renouent avec le succès en remportant la Coupe d’Océanie 2004 et se qualifient donc d’office pour la Coupe des confédérations. Mais lors de cette édition 2005 ils font face à un groupe de la mort avec notamment l’Allemagne, nation hôte et l’Argentine, finaliste de la Copa América 2004. L’Australie ne démérite pas, mais est éliminée au terme de deux matchs spectaculaires (4 à 3 face à l’Allemagne) et (3 à 2 face à l’Argentine). Une élimination qui précipite le départ du sélectionneur Frank Farina et son remplacement par la star néerlandaise, Guus Hiddink. En provenance du PSV Eindhoven, il s’agit à ce moment-là d’une véritable star qui débarque sur le banc de l’Australie. Le miracle ne tarde pas à se produire et en battant l’Uruguay en match de barrage, les Australiens se qualifient pour la coupe du monde 2006, une première depuis 32 ans. Le précieux ticket en poche, l’Australie hérite d’un groupe particulièrement relevé avec le Japon, la Croatie et le Brésil, alors champion du monde en titre. Les joueurs de Guus Hiddink battent largement le Japon (3 à 1) en match d’ouverture et donnent du fil à retordre à l’Italie ainsi qu’au Brésil sans pour autant éviter la défaite et l’élimination. Mais ce qui agite les équipes d’Australie lors de cette coupe du monde, c’est aussi l’affaire des paris entre joueurs. Pas de simples paris sportifs en ligne, non… Des joueurs australiens sous couvert d’anonymat confirment l’existence de ces paris, ajoutant même que le bookmaker au sein de l’équipe n’est autre que le gardien de but Zeljko Kalac. La FIFA n’engage finalement pas de poursuites considérant que les paris entre joueurs étaient interdits si et seulement si ceux-ci se faisaient auprès de bookmakers professionnels.
L’Australie brille en Asie, mais peine à l’échelle mondiale
Après une coupe du monde 2006 convaincante, 2007 voit l’Australie entrer en lice pour la première fois de son histoire en Coupe d’Asie des nations. Hélas, éliminée par le Japon, elle ne passe pas les quarts de finale. Elle obtient bel et bien son billet pour la Coupe du monde 2010, mais est éliminée dès le premier tour après une lourde défaite 4 buts à 1 face à l’Allemagne. L’équipe parvient à se qualifier pour la coupe du monde 2014, mais là encore ne passe pas le premier tour, la faute à un groupe trop relevé avec notamment l’Espagne et les Pays-Bas. L’année suivante, l’Australie est désignée pays hôte de la Coupe d’Asie des nations 2015 et la remporte, tel un signe du destin. Les Aussies, bien qu’une nouvelle fois qualifiés pour la Coupe du monde 2018, se montrent assez décevants. Ils héritent pour une fois d’un groupe qui semble à leur portée où seule la France fait figure d’épouvantail. Les deux autres concurrents, à savoir le Pérou et le Danemark, paraissent prenables pour le champion d’Asie en titre, mais il en sera autrement. L’Australie est éliminée après avoir inscrit un seul petit but en 3 matchs disputés. En 2019, nouvelle désillusion, l’Australie ne parvient pas à conserver son titre de champion d’Asie face aux Émirats arabes unis. Et en 2020, les incendies qui ravagent l’Australie et sa faune ne vont pas arranger les choses… même si ces événements ne semblent pas liés à priori, il est impensable de ne pas les évoquer…
Mais les Socceroos ont des ressources et font littéralement un sans faute pour les qualifications de la coupe du monde 2022 au Qatar. Les Australiens seront donc bel et bien présents lors de cette édition 2022. On s’en doutait, et on s’en réjouit…