L’idée était toute simple. Il suffisait d’y penser. Le prêt garanti par l’Etat (PGE) destiné aux entreprises pour faire face à la crise économique liée au coronavirus est adapté à la Ligue de football professionnel. La Ligue 1 et la Ligue 2 sont sauvées. Les clubs pourraient même bénéficier d’un excédent de trésorerie. Scandale en perspective ? Pas impossible. Explications.
Depuis quelques semaines, le président du LOSC, Gérard Lopez, avait été mandaté par la LFP pour emprunter des fonds sur les marchés financiers. Une pratique dont il est expert. Mais la Ligue a trouvé une solution bien plus rapide et beaucoup moins coûteuse : solliciter un prêt garanti par l’Etat (PGE). Ce dispositif consiste en une avance de trésorerie d’une année pouvant couvrir jusqu’à 25% du chiffre d’affaires du dernier exercice. Au bout d’une année, ces sommes sont soit remboursées, soit converties en prêt classique, à un taux d’intérêt très faible.
Le manque à gagner sur les droits TV plus qu’intégralement compensé !
Selon les calculs de la Ligue, le besoin à financer serait de l’ordre de 162 millions d’euros, correspondant à la dernière tranche de droits TV non acquittée par Canal + et beIN Sports. Une somme très inférieure au quart du chiffre d’affaires de la LFP, qui est supérieur à 1 milliards d’euros pour une raison simple : la Ligue perçoit le montant des droits TV avant de les redistribuer aux clubs !
Selon les éléments qui ont filtré de l’assemblée générale de la LFP qui s’es tenue ce lundi, la LFP aurait demandé et obtenu un prêt du maximum des 25% en question, soit 224,5 millions d’euros. Il y aurait donc un excédent de trésorerie de quelque 62 millions d’euros. Après redistribution, les clubs ne vont donc souffrir d’aucun problème de trésorerie… au contraire ! Et ce n’est pas tout : Mediapro pourrait consentir à verser d’avance la première tranche du nouveau contrat de droits TV pour la saison prochaine.
La crise du coronavirus, malgré l’arrêt des compétitions en France (contrairement à l’Espagne, l’Allemagne et sans doute l’Italie) pourrait donc paradoxalement permettre aux clubs de retrouver de l’air sur le plan financier. Incroyable mais vrai. Impossible n’est pas français !