L’Indian Super League (ISL) démarre ce dimanche. Jusqu’au 20 décembre, huit franchises vont se disputer l’intérêt d’un pays de 1,2 milliard d’habitants pour lesquels le football est bien moins populaire que le cricket. Plusieurs joueurs français, dont les anciens internationaux David Trezeguet, Robert Pires et Nicolas Anelka (photo), se sont laissés séduire.
Le marché est immense. L’Inde abrite 1,2 milliard d’habitants. Les promoteurs de l’Indian Super League (ISL) espèrent en séduire une partie. Pour donner la passion du ballon rond aux Indiens, la Fédération de football All-India (AIFF) s’est associée à deux partenaires, Reliance (géant de la pétrochimie, propriété de Mukesh Ambani, 40e fortune mondiale) et IMG (numéro 1 mondial du marketing sportif) pour attirer des stars. Comme la Major League Soccer (MLS), l’ISL chasse le joueur retraité ou proche de l’être. Le parallèle s’arrête là. Si les Etats-Unis arrivent à faire venir David Beckham à Los Angeles et Thierry Henry à New York, l’Inde doit se contenter de joueurs souvent plus âgés comme Nicolas Anelka, 35 ans, qui vient de rejoindre le club de Bombay, le 12e de sa carrière dans un 7e pays. David Trezeguet jouera lui avec le FC Pune City, l’Italien Alessandro Del Piero avec le Delhi Dynamos FC. L’Italien Marco Materazzi, 41 ans, n’a pu résister. Il jouera et entraînera l’équipe de Chennai. Le Brésilien Zico (61 ans) coachera aussi, mais lui ce sera l’équipe de Goa.
Plusieurs joueurs français
À cette colonie d’anciennes gloires s’ajoutent quelques frenchies à la carrière plus modeste comme Bernard Mendy, Cédric Hengbart ou Sylvain Monsoreau. Au-delà de la découverte d’un nouveau pays, l’argent est entré en ligne de compte. Chaque franchise a été vendue à des investisseurs moyennant 20 millions d’euros. Pour les joueurs, les salaires varient selon la notoriété de chacun. Je toucherai à peu près 80.000 dollars pour trois mois, un peu plus que ce que je touchais en France, indique Bernard Mendy dans L’Equipe. Cédric Hengbart recevra 45.000 dollars sur la même période, tandis que Raphaël Romey, libre, va percevoir 10.000 dollars brut par mois… le plus gros salaire de sa carrière.
Un géant endormi
Cette Super League ne comptera que 8 clubs. Les équipes disputeront un championnat classique , puis les quatre premiers participeront aux demi-finales avant la finale à New Delhi. Aucune équipe ne sera reléguée. Le système rappelle celui des franchises de basket. D’ailleurs, pour le recrutement des joueurs, sauf pour les stars, un système de draft a été mis en place.
Faire jouer l’Inde, surnommée le géant endormi par Sepp Blatter, le patron de la FIFA, au football, est un pari difficile. L’Inde n’est classée que 158e nation au classement de la FIFA, le football ne fait recette que dans quelques régions – comme Calcutta dans l’est, Goa ou l’Etat du Kérala. Si à la télévision, le Championnat d’Angleterre suscite de solides audiences, le championnat indien n’a jamais réussi à décoller et l’ISL a déjà subi plusieurs retards avant de naître. L’Indian Super League est une initiative qui entend révolutionner le football dans ce pays, espère l’épouse de M. Ambani, Nita Ambani, qui dirige le comité d’organisation de l’ISL. Mais, a-t-elle reconnu, nous n’en sommes qu’aux premières années et aux premières mesures. La route s’annonce longue avant que le football occupe la place qu’il mérite dans le sport indien.