Mathieu Valbuena est le symbole de cette nouvelle équipe de France, plus collective et surtout plus intelligente dans le jeu. Mais le meneur de jeu des Bleus a dû travailler pour en arriver là.
Qui aurait cru il y a quatre ans que Mathieu Valbuena serait le meneur de jeu de l’équipe de France pour la Coupe du monde 2014 ? Mis à part quelques observateurs avisés, qui avaient réussi à ne pas tomber dans le délit de sale gueule concernant le meneur de jeu de l’Olympique de Marseille, pas grand monde ne militait pour que Petit Vélo ait une place de titulaire indiscutable chez les Bleus. Même lorsque ce dernier enchaînait les prestations de haut vol avec la sélection nationale tout au long de l’année, il a fallu attendre les trois dernières rencontres de préparation des Bleus et son très bon match face au Honduras (3-0) pour que les critiques se taisent.
Mais le natif de Bruges a dû faire évoluer son jeu pour atteindre ce niveau. Avant, j’étais un peu foufou. Avec Deschamps (lors de son arrivée à l’OM), j’ai appris que le plus difficile dans le football est de jouer simple, a expliqué Valbuena à nos confrères de L’Equipe. Au début, ce fut dur. Il m’a fallu un peu de temps pour assimiler ses attentes. Le traitement qu’il m’a réservé d’entrée m’a remis les pieds sur terre. Je n’oublie pas Lucho (Gonzalez) non plus. Avec lui, j’avais un excellent exemple à Marseille. Voir avant, c’est essentiel.
Ça ne m’intéresse pas de faire le spectacle
Jouer simple, encore plus qu’avant, est donc devenu le nouveau leitmotiv de Valbuena, pour le plus grand bonheur d’une équipe de France, dont les membres avaient parfois tendance à trop garder le ballon. Depuis trois ou quatre ans, je fais beaucoup plus de passes décisives, je distribue mieux le jeu, je perds moins de ballons. Avant, plutôt que de lever la tête, je fonçais tête baissée, ou alors je faisais la touche de trop avant de la donner. Je suis moins gourmand mais plus efficace, a-t-il assuré. L’important, c’est l’efficacité. Faire le spectacle pour faire le spectacle, ça ne m’intéresse pas. Comme un tacle aux Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez ou autres Samir Nasri, qui malgré leur grandes qualités techniques, n’ont jamais su se mettre au service du collectif des Bleus.
Sur le jeu de l’équipe de France, Valbuena est d’ailleurs revenu sur les permutations au sein du trio offensif mis en place par Didier Deschamps. Parfois, Karim (Benzema) aime bien s’exiler sur le côté pour rentrer. Je dois en tenir compte. Je dois sentir ses appels comme ceux d’Olivier (Giroud), qui sont différents. On travaille aussi pour ça à l’entraînement, a-t-il expliqué à nos confrères du quotidien sportif. La veille des matches, on effectue des réglages. Pareil avec les latéraux, Bacary (Sagna) ou Mathieu (Debuchy). On se parle beaucoup. Et cela se voit sur la pelouse. Plus que jamais, la présence de Valbuena dans cette équipe est le symbole du renouveau de cette équipe de France.