Le match nul de l’équipe de France face à l’Albanie (1-1) permet de tirer plusieurs enseignements. Rien de bien réjouissant toutefois : il y a encore du travail pour gommer la faiblesse sur les coups de pied arrêtés et être à l’aise dans le système en 4-4-2 en losange. Cela passera par des individualités au niveau, pas comme vendredi soir.
Un pari tactique raté
Didier Deschamps avait choisi un schéma en 4-4-2 losange au coup d’envoi à Rennes samedi. Un choix pas vraiment payant. Quand c’est nouveau, il n’y a pas d’automatismes, s’est défendu le sélectionneur à l’issue de la rencontre, ne voulant pas condamner ce système. L’animation offensive a été la principal déception avec cette option de jeu. Le duo Benzema – Laazette, aligné pour la première fois, a peiné à se trouver, et Mathieu Valbuena a beaucoup couru dans le vide. On a plus de repères avec une attaque plus en largeur, l’occupation du terrain est plus rationnelle avec un trio d’attaquants, a ajouté Deschamps, alors que Benzema, pas habitué à partager la pointe de l’attaque, a tenté d’analyser les difficultés rencontrées : On était trop dans l’axe, donc facile à prendre. Mais on va travailler pour recommencer à jouer ensemble. Il faut être capable de jouer dans tous les systèmes. Les Bleus ont été beaucoup plus convaincants, défensivement ou offensivement, avec le passage en 4-3-3 après la pause et ont égalisé quand ils évoluaient en 4-2-3-1 suite à l’entrée d’Antoine Griezmann à l’heure de jeu. A voir si Deschamps tentera à nouveau ce pari tactique.
La faiblesse sur coups de pied arrêtés
C’est un mal historique pour l’équipe de France. Un problème qui existait déjà sous Raymond Domenech voire même Aimé Jacquet : la défense craque trop souvent sur les coups de pied arrêtés. Cela a été encore le cas vendredi, sur un corner joué en deux temps qui a permis à Mavraj d’ouvrir la marque en devançant Paul Pogba juste avant la mi-temps. Il y a du travail sur ce plan, a reconnu Didier Deschamps. Sur le but albanais, le plus grand chez eux, marqué par le plus grand chez nous, passe devant. Il faut plus d’agressivité dans le duel aérien. Pour le capitaine Hugo Lloris, en plus de ce manque d’agressivité, il y a un problème de concentration également, comme il l’a expliqué sur RMC. Un souci récurrent : sept des huit derniers buts encaissés par les Bleus l’ont été sur cette phase de jeu. Comme par exemple face à l’Allemagne en quart de finale du Mondial pour la seule défaite tricolore en 2014 (0-1)… Il faut travailler, tout simplement, a résumé Karim Benzema. Il faut gommer ces petites erreurs. C’est le très haut niveau. Si tu n’anticipes pas sur les ballons…
Des individualités pas au top
Paul Pogba ? Largué sur le but encaissé et trop facile dans l’entrejeu. Karim Benzema ? Il a attendu d’être seul en pointe en deuxième mi-temps pour se réveiller. Mathieu Valbuena ? Pas décisif dans son rôle de meneur de jeu. Pour voir des Bleus briller, il fallait surtout regarder du côté de la défense. Hugo Lloris, impuissant sur le but, a sorti trois parades décisives pour maintenir les siens à flot, tandis que Raphaël Varane a confirmé qu’il était bien le patron de la défense. Mention spéciale à Antoine Griezmann, encore décisif dans son rôle de joker. Bref, rien de bien réjouissant du côté des individualités. Surtout que ceux qui se sont vu offrir une chance ne l’ont pas vraiment saisi. Mapou Yanga-Mbiwa a été trop fébrile par moment, Lucas Digne ne parvient pas à hausser son niveau de jeu chez les Bleus et Alexandre Lacazette ne s’est pas mis en évidence pour sa première titularisation en sélection. C’est la première fois qu’il débutait et il n’était pas complètement libéré, l’a défendu Didier Deschamps concernant l’attaquant de l’OL. C’était un nouveau système, il y a eu pas mal d’enchaînements mais ils étaient bien regroupés derrière. Ce n’est jamais évident de commencer, il ne faut pas l’oublier, et de trouver des repères avec peu d’espaces. Petite satisfaction : pour sa première sélection, Layvin Kurzawa s’est montré plutôt à son avantage lors des 20 minutes qu’il a disputées.