Noël Le Graët tire un bilan très positif des performances de l’équipe de France à la Coupe du monde, que ce soit au niveau sportif ou de l’état d’esprit, en encensant au passage Didier Deschamps.
L’objectif sportif atteint
L’objectif fixé a été rempli par l’équipe de France, éliminée après avoir atteint les quarts de finale. Une sortie avec les honneurs face à l’Allemagne (0-1) qui suffit au bonheur de Noël Le Graët. Souvenons-nous aussi de l’écart qui nous séparait de cette équipe il y a quinze mois, quand elle nous avait battus en amical au Stade de France (1-2). L’Allemagne avait plus de complémentarité, plus d’expérience et un excellent gardien. Avant la rencontre, j’avais souhaité qu’il y ait match. Il y a eu match, explique le président de la FFF dans l’Equipe, assurant : Nous avons atteint le niveau souhaité. De là à dire que l’on pouvait gagner la Coupe du monde, non. Mais on s’est rapprochés des meilleurs. Au moment de citer les forces des Bleus, le dirigeant évoque une défense centrale, un milieu solide, une ossature de quinze, seize joueurs indiscutables, mais reste conscient que cette équipe doit progresser, s’affirmer. C’est pour cela que nous allons jouer les meilleures équipes européennes ces deux prochaines années, afin d’être au niveau pour accueillir l’Euro 2016.
Un état d’esprit parfait
Si les Bleus ont convaincu sur le terrain, cela a été également le cas en dehors. De quoi poursuivre avec succès l’opération reconquête du public. Je suis content d’avoir retrouvé une équipe compétitive, qui partage son plaisir de jouer avec ses supporters. Cette réconciliation avec notre public est essentielle. Elle est presque aussi importante à mes yeux que les bons résultats obtenus. Pour l’équipe, pour les joueurs, c’est essentiel d’être estimé. C’est beaucoup plus simple de travailler dans des conditions pareilles, analyse Noël Le Graët, trouvant beaucoup de savoir-vivre aux joueurs et évoquant un vrai respect mutuel. Le président de la FFF assure ne pas avoir vu un mouvement d’humeur. C’est à peine s’ils s’engueulent quand ils jouent aux cartes. Ils sont animés par la même envie. Je n’ai pas vu de poignées de main compliquées. De quoi permettre de tirer un trait sur le douloureux épisode de Knysna, lors de la précédente Coupe du monde. Si on regarde ce qui s’est passé il y a quatre ans, on ne s’en sort pas. On a reconstruit, balaye Le Graët à ce sujet.
Deschamps est bloqué
Le grand artisan de ce renouveau des Bleus à tous les niveaux, c’est bien sûr Didier Deschamps. Un sélectionneur encensé par son président. Tout le monde a beaucoup d’estime pour son travail, assure ce dernier. Cette équipe dégage une force collective que j’ai rarement vue. Le système est limpide, les responsabilités des uns et des autres sont parfaitement définies. Dans la tête des joueurs, tout est clair. Ça n’a pas été facile pour Didier depuis deux ans de trouver la bonne équipe. Mais il a su prendre le risque de faire jouer rapidement des jeunes qui avaient éclaté dans leur club, le félicite Noël Le Graët, dont la relation avec le technicien est bien plus sereine qu’avec Laurent Blanc, son prédécesseur : Je viens de passer un mois avec lui. On prenait le petit déjeuner, le déjeuner, le dîner et même l’après-dîner ensemble. Il est très respectueux avec ses dirigeants. Prolongé jusqu’à l’Euro 2016 dans la foulée de la qualification pour le Mondial, le champion du monde 1998 est bloqué au moins jusqu’à cette échéance : C’est simple, je lui interdis de partir, plaisante le président de la FFF, plutôt sérieux sur le coup.