Patrice Evra avait décidé de ne pas bouder son plaisir pour sa première conférence de presse depuis presque deux ans. Le latéral gauche de l’équipe de France a su communiquer sa bonne humeur et a même fait preuve d’autodérision en revenant sur la débâcle du Mondial 2010.
En une conférence de presse, Patrice Evra a presque fait oublier Knysna et sa sortie médiatique à l’encontre de plusieurs consultants. Détendu comme il était rarement apparu ces quatre dernières années, le latéral gauche de l’équipe de France a aussi profité de la bonne ambiance régnant autour des Bleus, après leur première victoire face au Honduras (3-0), pour mettre les choses à plat. Pourtant, comme attendu, les questions autour de la débâcle en Afrique du Sud ont fusé. Après le Mondial j’en est pris quand même plein la gueule, a-t-il expliqué. Pour autant, la fierté d’être revenu chez les Bleus ne vient pas du chemin parcouru depuis 2010. Il y a certains joueurs qui ne sont pas là, et qui ont pourtant participé aux qualifications du Mondial. Quand je vois Abidal, Ribéry, Grenier, je me dit que j’ai de la chance, plus que par rapport à une revanche en 2010.
Interrogé sur sa sortie devenue célèbre en 2010 sur la recherche de la Taupe, Evra s’est même permis de faire de l’autodérision dans un grand éclat de rire : Je l’ai cherché mais je ne l’ai toujours pas trouvé ! . Une réponse qui prouve que la page est de son côté complètement tournée. Sur le fait qu’il ne sera plus jamais capitaine, Evra ne s’est pas véritablement montré affecté. Le capitaine c’est Hugo Lloris. Je suis capitaine dans mon club (Manchester United, ndlr) ça me suffit, a déclaré le latéral gauche de l’équipe de France. Je n’ai pas besoin du brassard pour faire mon travail dans le vestiaire et sur le terrain. C’est beau d’être capitaine, c’est honorable, mais ce n’est pas le plus important.
En effet, comme il l’explique lui-même, s’il a pendant un certain temps préféré se faire petit au sein du groupe France, il est de nouveau l’homme de vestiaire qu’il a toujours été. Après les 5 matches de suspension (dont il a écopé après la grève de 2010, ndlr), je me suis dit essaie de te faire petit., a déclaré Evra. Mais en fait ça ne marche pas, je ne suis pas comme ça. Au début j’étais un peu en retrait, mais le naturel revient vite et tu sais que tu ne peux pas tricher. Enfin, comme à son habitude, le joueur de Manchester United en a profité pour faire les louanges de son sélectionneur : Didier Deschamps ne fait pas de cadeau et c’est ça que j’aime. Je me dit toujours qu’il faut tout donner pour rester sur le terrain. Je sais qu’au moindre faux pas je peux ressortir de cette équipe. Un état d’esprit qui pour le moment être bénéfique à toute l’équipe de France et qui pourrait définitivement réhabiliter Evra auprès du grand public.
Benjamin Feurgard