Didier Deschamps va retrouver le Vélodrome et Marseille à l’occasion du match amical de l’équipe de France face à la Suède, mardi, deux ans après son départ mouvementé de l’OM.
Cinq années en tant que joueur (1989-1994) et trois comme entraîneur (2009-2012), avec à la clé des trophées à la pelle à chaque fois : la C1 de 1993, deux titres de champions de France (1990 et1992) quand il jouait, et le doublé Coupe de la Ligue – L1 en 2010, et deux autres Coupes de la Ligue sur le banc (2011 et 2012). Didier Deschamps et l’OM, c’est une histoire qui a fonctionné. Mais dont le dernier chapitre s’est mal terminé, avec son départ en 2012 pour prendre la succession de Laurent Blanc à la tête de l’équipe de France, dans un contexte délicat, marqué par sa brouille avec José Anigo. Les ruptures sont toujours difficiles, tempère le sélectionneur des Bleus dansles colonnes de l’Equipe. Ce départ, ce n’était pas une surprise. En tout cas, de mon côté, il était prévu depuis de longues semaines déjà. Je ne fais jamais rien sur un coup de tête. Ce sont les discussions pour rompre mon contrat qui ont été longues. Mais j’ai tourné la page et l’OM continue sa route.
Pour lui, la situation était telle qu’il valait mieux (…) mettre un terme à notre collaboration. Je suis resté trois ans sur le banc de l’OM, explique DD. Peu d’entraîneurs ont duré aussi longtemps que moi. On a regagné des titres. J’éprouve beaucoup de fierté par rapport à ça. Je ne reviens pas animé par une quelconque rancune. Je ne veux retenir que le positif. Et si vous vous souvenez bien, il y en a. Le titre de champion de France en 2010, mais aussi la victoire en Coupe de la Ligue deux mois plus tôt, la passion que ce trophée, le premier depuis dix-sept ans, avait généré sur le Vieux-Port quand nous avons défilé, le lendemain de la finale. La cicatrice de ses derniers mois délicats au club n’est toutefois pas refermée : Je n’ai pas trop envie de revenir sur les raisons de mon départ. Disons que j’étais dans une situation de travail qui ne me convenait plus. Mais elle n’aurait convenu à personne. La seule solution était de partir.
Pas question donc d’appréhender son retour à Marseille et au Vélodrome à l’occasion du match amical face à la Suède de mardi. Ça me fait très plaisir de revenir, assure DD, ne s’attendant pas à un accueil particulier de la part des supporters phocéens, dont certains auraient préparé une banderole. Je ne reviens pas comme adversaire de l’OM mais comme sélectionneur. Bien sûr, si l’on m’applaudit, s’il y a une banderole comme vous le dites, ça me fera plaisir. Mais je vais vous dire : la grande majorité des supporters ont apprécié ce que j’y ai fait. C’est ce que me disent presque tous ceux que je croise. Ma reconnaissance à Marseille existe, même si elle n’est pas visible parce que pas médiatique. On ne peut pas faire l’unanimité. Quant à savoir s’il pourrait revenir un jour à l’OM, c’est compliqué. Si je vous réponds : ‘On ne sait jamais’, ça va être interprété comme : ‘Deschamps veut revenir’. La réalité, c’est que je n’y pense pas. Je suis très heureux en tant que sélectionneur. Je suis focalisé sur l’Euro 2016. Je ne me projette pas plus loin. Mais comme il ne faut jamais dire jamais…