Deschamps : On est toujours attendu

Didier Deschamps a accordé sa première interview depuis l’élimination de l’équipe de France en quarts de finale de la Coupe du monde. Du Mondial à l’Euro 2016, en passant par le cas Samir Nasri, le sélectionneur n’a éludé aucun sujet.

Des choix au Mondial assumés
Interrogé longuement dans l’Equipe, Didier Deschamps a notamment analysé le quart de finale perdu face à l’Allemagne au Mondial. Sur l’ensemble du match, on a plus d’opportunités qu’eux, assure le sélection, regrettant que ses joueurs aient manqué un peu d’efficacité et de fraîcheur pour bousculer les futurs champions du monde. Cette compétition reste dans l’ensemble une satisfaction car même si les Bleus n’ont pas tout bien réussi mais, dans la détermination, on a répondu présent pour le technicien, qui assume ses choix au Brésil : On ne fait pas du social. La logique sportive prime, les joueurs doivent l’accepter. Certains n’ont pas joué du tout. Mes joueurs ne sont pas des béni-oui-oui. La concurrence, ça se passe toujours bien quand ça touche les autres. Satisfait de l’état d’esprit (Les plus expérimentés ont donné le tempo dès la préparation à Clairefontaine. Le maillot de l’équipe de France est au-dessus de tout), Deschamps s’appuiera sur le noyau des Mondialistes pour la suite, avec Karim Benzema, à qui il ne peut pas en vouloir malgré des prestations mitigées au Mondial, voire Patrice Evra, qui n’a rien annoncé concernant son avenir international.

Être prêts pour l’Euro 2016
Didier Deschamps annonce trois objectifs en vue de l’Euro 2016 en France. Le premier, le plus important : être prêts et le plus compétitifs dans deux ans. Pour ça, et c’est le deuxième objectif, il va falloir faire en sorte, pendant les deux années qui viennent, de donner du temps de jeu à certains, prévoir donc des changements de joueurs ou d’organisation tout en conservant un noyau dur, analyse le sélection, dont le troisième objectif sera de terminer en tête du groupe de qualification pour l’Euro dans laquelle la France a été reversée, même si ses résultats ne compteront pas. Il n’y aura pas le piment de la compétition mais on ne va pas se plaindre d’être déjà qualifiés, balaye Deschamps à ce sujet, refusant de mettre la pression sur ses joueurs avant l’Euro à domicile : L’Euro a lieu en France. De là à dire que l’on sera plus attendus… On est toujours attendus.

Pas de débat avec Nasri
Comme Franck Ribéry, Samir Nasri a annoncé sa retraite internationale. Mais comme pour Franck Ribéry, Deschamps se réserve le droit de convoquer le milieu de terrain de Manchester City : Pour lui comme les autres, je prends ou je ne prends pas. N’inversons pas le pouvoir de décision, explique le technicien, assumant son choix de ne pas avoir convoqué l’ancien Marseillais pour le Mondial, même s’il reste un joueur de grande qualité. DD place tout de même le Citizen devant ses fautes : On peut dire que c’est toujours les autres. Quand il y a des problèmes relationnels, la responsabilité est forcément partagée. Pour lui, il faut bien distinguer la vie en club et celle en équipe nationale : En sélection, c’est du vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le relationnel, la vie de groupe est différente. Après, je ne veux pas trop entrer dans ce débat. C’est cette volonté de ne pas entrer dans le débat qui explique pourquoi il n’a pas voulu l’appeler pour lui expliquer sa non-sélection pour le Mondial. Justifiant sa décision de porter plainte contre la compagne du joueur suite à un tweet injurieux (Si j’ai pris cette décision, c’est que j’estime qu’on ne peut pas tout laisser dire ou écrire, sous prétexte que c’est sur les réseaux sociaux. L’excuse de la réaction à chaud, c’est trop facile), Deschamps le rappelle : le respect, c’est la base. Nasri appréciera.