Didier Deschamps s’est confié avant le départ de l’équipe de France pour disputer la Coupe du monde au Brésil. Morceaux choisis.
Nasri et Abidal, des choix assumés
Interrogé longuement dans l’Equipe, Didier Deschamps a notamment dû revenir une fois de plus sur l’absence de Samir Nasri dans sa liste pour le Coupe du monde. Un choix qu’il ne regrette pas. Comme tout sélectionneur, j’ai des choix importants à faire. Le critère sportif est important mais ce n’est pas le seul. Je n’ai pas à avoir de regrets. Je prends des décisions et je les assume. Je n’ai jamais de regrets mais je peux me tromper, déclare DD à ce sujet, pas vraiment ému devant les appels du pied du joueur de Manchester City ou sa possible retraite internationale. C’est sa décision. C’est comme quand un joueur choisit un club plutôt qu’un autre. Il peut me demander mais, au final, il choisit et assume son choix, qui peut avoir des conséquences sur la sélection nationale, ajoute Deschamps, plus embêté quand il a fallu écarter Eric Abidal. C’est même vraiment très difficile. Je suis celui qui lui a redonné l’espoir, un rêve et un objectif mais aussi celui qui les lui a enlevés, explique le sélectionneur, qui a appelé le défenseur de Monaco pour lui annoncer sa décision après l’avoir convoqué en équipe de France à l’automne dernier.
Pas de pression sur Benzema
Franck Ribéry forfait, Karim Benzema ne doit pas supporter sur ses épaules toute la pression dans le secteur offensif, assure Deschamps. On attend plus de lui que de ses autres partenaires. Il en est capable mais je ne vais pas lui dire : ‘On mise tout sur toi’. Il doit être le plus naturel possible. En 2012, on avait focalisé sur sa capacité à marquer et ça l’avait un peu bloqué. Il est dans de très bonnes dispositions, explique le technicien avouant qu’il a beaucoup discuté avec le Madrilène durant sa période de doute en Bleu. Nous avons échangé, je suis allé le voir à Madrid, aussi. Un sélectionneur ou un entraîneur ne parle pas de la même façon à tous les joueurs. Dans le football, tous les postes sont importants mais il y en a deux essentiels. Gardien et avant-centre. Son retour au meilleur niveau est son mérite, ajoute DD, pour qui il n’y plus le moindre problème concernant la condition physique de l’attaquant, un joueur de classe mondiale pour son sélectionneur.
Rendez-vous le 15 juin avant tout
Sans Franck Ribéry, les Bleus peuvent-ils débarquer au Brésil avec les mêmes objectifs ? Pour Didier Deschamps, la réponse est oui. Avec un Franck Ribéry à 100 %, nous sommes bien sûr plus compétitifs. Mais nous devons conserver nos ambitions. On ne va pas changer de ligne directrice parce qu’il est parti, même si on a tout fait pour qu’il puisse rester et jouer, glisse le champion du monde 1998. Que doivent alors viser les Bleus ? Un 8e, un quart ou plus haut ? Rendez-vous le 15 juin, contre le Honduras, préfère tempérer Deschamps, qui ne veut pas se projeter pour l’instant. À partir des huitièmes de finale, une autre compétition commence. Mais nous n’en sommes pas encore là. L’opération reconquête du public passera par une bonne prestation à la Coupe du monde, et ça il le sait. Il faut de la générosité, faire vibrer les gens, les joueurs ont ce devoir-là. Qu’ils me fassent vibrer aussi, demande Deschamps, qui se dit surtout très réaliste, cartésien, pragmatique. Malgré tout, le rêve est permis, oui ou plutôt il est permis de retrouver comme il l’a rectifié. Alors pourquoi s’en priver ?