Le parcours de la France lors de cet Euro 2016 peut-être vue de manières différentes. Deux membres de la rédaction de Sport.fr s’opposent à ce sujet.
Des progrès clairement visibles
Atteindre la finale d’une compétition majeure n’était arrivée qu’à quatre reprises (1984, 1998, 2000, 2006) dans l’histoire de l’équipe de France avant dimanche soir. Difficile d’imaginer qu’il s’agit d’une compétition ratée pour les hommes de Didier Deschamps, qui ont eu en plus le mérite de renouer avec leur public, tout en terminant meilleure attaque de la compétition. Certains diront que le parcours des Bleus n’était pas le plus dur. Il est vrai que l’Irlande et l’Islande ne font pas partie du gotha européen. Mais quelle formation peut se targuer d’avoir eu un parcours difficile, mis à part l’Italie qui a enchaîné l’Espagne et l’Allemagne ? Pour rappel, les champions d’Europe portugais ont certes affronté la Croatie en 8e de finale, mais ont eu à jouer la Pologne et le Pays de Galles par la suite… D’autant que la seule fautive dans ce parcours aisé des Bleus reste l’Angleterre, éliminée par les Islandais. Cette génération 2016 aura aussi été celle qui aura mis fin à la malédiction contre l’Allemagne, alors même que la Mannschaft était championne du monde en titre. Les progrès en terme de résultats sont clairement visibles. Après deux compétitions de reconstruction en 2012 et 2014, les Bleus ont très clairement progressé en atteignant la finale. Désormais, cap sur les éliminatoires de la Coupe du monde 2018, où les Bleus devront assumer leur statut de vice-champion d’Europe.
Les choix de Deschamps interrogent
Malgré les nombreuses blessures auxquelles Didier Deschamps a été confronté, il a semblé tâtonner durant toute la compétition avant de trouver son équipe-type et son schéma tactique. Ce n’est qu’à partir des quarts de finale qu’un onze de départ s’est imposé dans sa tête. Après avoir effectué toute la préparation pour cet Euro dans une formation en 4-3-3, Deschamps décide de chambouler son équipe en passant en 4-2-3-1. Un choix qui s’est révélé payant mais qu’il aurait fallu travailler bien avant les quarts de finale. Le choix de titulariser Adil Rami dès le début de l’Euro n’était pas le plus judicieux étant donné les performances de Samuel Umtiti lorsque ce dernier a été amené à jouer. Peut-être que si l’ancien Lyonnais avait été titularisé dès le premier match il aurait pu améliorer ses automatismes avec Laurent Koscielny. D’autres choix sont discutables comme celui de changer Blaise Matuidi de place sur le terrain lors de la première mi-temps de France-Irlande. Le cas N’Golo Kanté est également à noter, lui qui est sorti du onze de départ suite à sa suspension et à l’explosion de Moussa Sissoko. Autant de questions qui montrent que DD a eu du mal à réellement trouver une équipe-type et un schéma de jeu sur lequel les Bleus pouvaient s’appuyer. Enfin du côté des joueurs, certains comme Paul Pogba, Blaise Matuidi ou Bacary Sagna auront été trop souvent sur courant alternatif pour marquer cet Euro de leur empreinte. Le jeune milieu de la Juventus Turin a éprouvé beaucoup de difficultés à trouver sa place au milieu et a éviter les gestes inutiles. Si son talent n’est pas remis en question, il lui faudra simplifier son jeu s’il veut devenir le vrai patron des Bleus et emmener l’équipe de France vers les sommets en Russie lors de la Coupe du monde 2018.