Avec la retraite internationale de Franck Ribéry, Karim Benzema est appelé à devenir le nouveau leader du secteur offensif de l’équipe de France. L’attaquant devra prouver qu’il en a la capacité dès jeudi, face à l’Espagne, après une Coupe du monde mitigée.
Qu’il marque ou non, rien ne sera jamais épargné à Karim Benzema. Malgré des statistiques plus que correctes avec le Real Madrid (73 buts en 161 matchs de Liga), il doit sans cesse faire avec les rumeurs de la presse espagnole annonçant l’arrivée d’un attaquant de classe mondiale pour le concurrencer. Une arrivée démentie pourtant tous les étés par ses dirigeants, qui lui maintiennent leur confiance. En équipe de France, c’est un peu pareil. Aucun joueur de la liste de Didier Deschamps pour le match amical face à l’Espagne de jeudi ne compte autant de buts sous le maillot bleu (24 en 71 sélections), et peu peuvent lui faire de l’ombre niveau palmarès (1 C1, 1 Liga, 4 L1…).
L’attaquant doit néanmoins à chaque fois convaincre et prouver qu’il n’est plus celui-ci qui a passé 1222 minutes sans marquer en sélection. Mais même ses buts ne suffisent pas toujours. La preuve à la dernière Coupe du monde, qu’il a débuté par un doublé devant le Honduras (3-0) et une réalisation contre la Suisse (5-2). Et puis plus rien, si ce n’est des prestations pointées du doigt en raison de son manque d’implication dans les tâches défensives pas vraiment compensé par sa justesse devant le but (32 tirs dont 25 cadrés, plus que n’importe quel autre joueur au Brésil) Il a certainement manqué un petit peu de fraîcheur. Je n’en suis même pas sûr. Je ne peux pas en vouloir à Karim, l’a défendu Didier Deschamps dans un entretien accordé à l’Equipe fin juillet.
Qu’il soit le leader d’attaque qu’il doit être
Quand il a un peu moins de jus, comme tous les attaquants, il en fait un peu moins. Ce n’est pas de la mauvaise volonté. Il fait des efforts. Des efforts qui devront être plus poussés alors qu’il est appelé à devenir le leader offensif d’une équipe de France orpheline de Franck Ribéry, sans grand ami. Les regards davantage tournés vers lui, a avoué son coéquipier Mamadou Sakho devant la presse devant la semaine, assurant que l’ancien Lyonnais a la carrure pour assumer ça. Didier Deschamp quant à lui ne veut pas trop pousser la nature du joueur, dont l’attitude dilettante peut parfois agacer.
Karim est un joueur expérimenté qui joue au haut-niveau et qui est important pour l’équipe de France. Je ne vais pas lui demander plus et je ne sais pas s’il a envie de s’impliquer plus. Qu’il soit le leader d’attaque qu’il doit être, a tempéré le sélectionneur quand il a été interrogé sur les nouvelles responsabilités qui seront attribuées au Madrilène. Sans Ribéry mais aussi sans Olivier Giroud, sa doublure aux dents longues avec qui son association n’a que trop rarement convaincu, l’attente sera d’autant plus grande autour du vainqueur de la dernière Ligue des champions. Et ce dès jeudi, contre des adversaires qu’il connait bien pour les côtoyer en club ou les affronter régulièrement en Liga. Qu’il le veuille ou non, rien ne lui sera épargné avec ce nouveau rôle peut-être pas vraiment désiré.
F.S