Formé à l’OL et passé par Lille, Farès Bahlouli évolue désormais a Metalist Kharkiv, en D2 ukrainienne, à quelques kilomètres de la frontière. Présent en Turquie, le milieu de 26 ans raconte l’horreur que lui mais surtout ses coéquipiers vivent depuis le début de la guerre.
« Jamais je n’aurais pensé vivre ça dans ma carrière. On a eu un peu de chance mais c’est une situation compliquée, particulière. Ma famille est restée à Lyon car ma femme a accouché, mais pour les trois-quarts de l’équipe, leurs familles sont là-bas. Ils sont inquiets. C’est terrible. Jeudi, on a tous été réveillés pratiquement en même temps à 4h du matin par les proches, ça a fait l’effet d’un choc. Les familles ont essayé de se réfugier dans les métros, les caves… Le club a essayé d’en prendre plusieurs en charge. Le club a réagi assez rapidement. Ils ont mis certains abris autour du stade. Certaines familles ont été se cacher là-bas pendant les bombardements. Quand on est en France, on ne se rend pas compte. A tout moment, ça peut basculer. Je suis tombé sur une vidéo de la route que je prends pour aller au camp l’entraînement, j’ai vu un tank exploser avec des corps allongés à côtés…«
« Pour l’instant on est en Turquie. Tout le monde est sous le choc. On ne sait pas vraiment ce qu’on va faire. Les joueurs n’ont pas la tête à s’entraîner. On est bloqué, on ne peut pas rentrer en Ukraine. On suit les infos heure par heure. Ma vie passe avant tout. J’ai une famille, des enfants… Je pense que je vais rentrer en France d’ici quelques jours. Pour moi ça va, je suis chanceux par rapport à mes coéquipiers. J’ai mis des appartements à disposition en France« , a déclaré Farès Bahlouli dans l’émission Rothen s’enflamme.