Le quart de finale entre l’Olympique Lyonnais et le Besiktas Istanbul a été marqué par des incidents en marge de la rencontre. Un match qui pose plusieurs questions sur l’organisation de la rencontre.
La sécurité du PARC OL suffisante ?
C’était un match classé à très haut risque (niveau 4 sur 4) mais cela n’a pas empêché les incidents avant la rencontre. Des forces de police et des agents de sécurité étaient présents hier soir pour encadrer les spectateurs présents au PARC OL. Un millier d’agents, parmi lesquels des turcophones, ont essayé de limiter les débordements mais cela n’ont pas permis de prendre en compte la vague impressionnante des supporters turcs présents au stade. La préfecture du Rhône qui avait prévu un renfort de six unités de patrouilles mobiles est pointée du doigt ce matin par les responsables des deux clubs. L’énorme tension qu’il y a eu pendant quelques minutes hier soir a montré que le stade de l’OL n’est peut-être pas configuré de manière optimale pour recevoir des rencontres avec des supporters turbulents. Après ces incidents, l’analyse est là, en deux semaines le PARC OL a connu deux débordements. Avec les supporters du PSG et ceux du Besiktas Istanbul. Il faudra absolument prendre des mesures pour améliorer la sécurité au sein de l’enceinte, pour rappel, Lyon accueillera la finale de la Ligue Europa en 2018, une rencontre qui sera presque le prochain grand test pour le stade.
Le match retour à huis clos ?
J’espère que l’UEFA prendra toutes les dispositions qui s’imposent. Je ne pense pas qu’on puisse maintenir ce match, ou alors à huis clos ou à l’extérieur. Mais ça me paraît difficile de retourner à Besiktas. Quand on voit comment cette ferveur déborde de tous les côtés, on a très peur. Ce serait dangereux pour nous d’aller en Turquie en faisant face à ces mêmes supporters, a ainsi réclamé Aulas à la fin de la rencontre. Il estime que des mesures doivent être prises pour le match retour en Turquie, un match qui se déroulera dans des conditions extrêmes, quelques jours après le référendum très important pour l’avenir du pays. Les Turcs doivent se prononcer sur une éventuelle révision de leur Constitution qui permettrait de renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat, Recep Tayyip Erdogan. L’UEFA est inquiète de la situation géopolitique très particulière en Turquie et ne néglige pas la possibilité que le match soit joué à huis clos jeudi prochain. Une autre solution peut être prise par l’instance du football européen, délocaliser le match hors des frontières turques.
La responsabilité de Besiktas engagée ?
Quel club sera le responsable de ces incidents ? La sécurité n’était pas suffisante, rôle de l’OL et de la police, les supporters turcs ont conduit au mouvement de foule, rôle du club de Besiktas. Les deux clubs peuvent donc subir des critiques. Des policiers présents au stade, hier soir, parlent de véritables hooligans. À aucun moment, le club turc a informé l’OL sur le déplacement officiel organisé par le club. Une coordination entre les deux entités qui n’a pas été optimale pour la rencontre. Si la responsabilité de Besiktas est engagée, celle de l’Olympique Lyonnais peut aussi l’être. Comment des Ultras se sont-ils retrouvés dans le troisième étage du stade, avec aucun filet de protection pour empêcher les jets sur les tribunes situées en contrebas. Alors que la tenue des supporters permettait clairement d’identifier des fans du club adverse. Une question qui reste sans réponse à l’heure actuelle.
Lyon aurait pu laisser le 3e étage vide ?
Malgré l’importance du match, c’est une solution qui pouvait être prise par les responsables de l’Olympique Lyonnais, ne pas vendre des billets dans le 3e étage du stade. Une solution qui aurait donc limité la présence des supporters turcs au PARC OL, hier soir. Réduire la capacité du stade pour une meilleure sécurité, cela aurait peut-être permis d’éviter les débordements et les jets des objets par les Ultras turcs sur les supporters de Lyon.
NICOLAS PELLETIER