C’est flatteur. Deux établissements bancaires, Goldman Sachs et Unicredit, donnent la France vainqueur de l’Euro 2016 le 10 juillet prochain. Crédible ?
Selon Unicredit, la France s’imposera en finale face à l’Angleterre ! Selon Tobias Rühl, auteur de ce rapport destiné avant tout à ceux qui souhaiteraient parier sur l’une ou l’autre des 24 équipes en compétition, la France a toutes les variables possibles en sa faveur : avantage de jouer à domicile, nombre d’années en tant que membre de la FIFA (?), présences en demi-finales des championnats d’Europe des moins de 17 et de 19 ans (à sept reprises lors des huit dernières années pour la France) et points obtenus lors du dernier Euro (élimination en quart de finale face à l’Espagne, ndlr). Il pourrait ajouter la présence de Didier Deschamps sur le banc de touche ou le rattrapage de Morgan Schneiderlin dans la sélection finale comme lors de la la Coupe du monde 2014 et le tableau serait complet… C’est la France qui va gagner l’Euro cette année, l’Angleterre terminant à la deuxième place, soit leur meilleure performance dans une compétition internationale depuis 1966, assure Tobias Rühl. Les deux autres demi-finalistes seront l’Espagne, tenante du titre, et l’Allemagne, championne du monde en titre.
Le spécialiste de la banque italienne prédit aussi Suisse-Espagne, Angleterre-Portugal, Allemagne-Italie et France-Russie en quart de finale. Bien sûr, aucun modèle (ni personne) n’est parfait, prend-t-il tout de même le soin d’ajouter. L’expert conseille cependant aux parieurs de ne pas hésiter à miser beaucoup sur la Russie et la République tchèque, deux équipes nettement sous-cotées, mais d’éviter la Belgique et la Croatie, selon lui sur-évaluées.
Pour la banque américaine Goldman Sachs, la France est aussi l’équipe qui a le plus de chances de remporter l’Euro. Le modèle statistique utilisé par la prestigieuse banque d’affaires indique que la France a 23 % de possibilités de remporter le trophée, suivie par l’Allemagne (20 %), l’Espagne (14 %) et l’Angleterre (11 %). Ses calculs se basent sur les résultats passés de l’équipe ainsi que le nombre de buts marqués et encaissés récemment. Ils intègrent aussi l’avantage pour l’équipe qui joue à domicile ainsi que les performances de l’équipe lors des Euros par rapport aux autres compétitions. L’Allemagne est mieux placée statistiquement mais la France est légèrement favorisée parce qu’elle a l’avantage de jouer à domicile, indique Goldman Sachs, dans une note cosignée par Jan Hatzius, l’économiste en chef de l’établissement.
L’approche statistique peut avoir du bon, mais elle recèle une faille béante : elle ignore la performance des joueurs individuels. Goldman Sachs avait déjà utilisé le même modèle pour la Coupe du monde en 2014 et donné alors une forte probabilité de 48 % pour une victoire du Brésil, finalement écrasé en demi-finale par l’Allemagne qui a ensuite remporté le trophée.