Après une semaine de compétition lors de l’Euro 2016 il y a eu du jeu et de l’émotion. Mais ce sont surtout les incidents dans et en-dehors des stades qui ont marqué les esprits. Comme la météo, l’événement laisse une impression maussade.
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour assister à un premier dérapage. Vingt-quatre heures après l’ouverture de la compétition en pleine grève et sous une météo digne de l’automne, le Vieux-Port de Marseille s’est transformé en terrain de guerre civile. Les supporters anglais et russes ont fait de la ville de Marseille un champ de bataille malgré l’impressionnant dispositif policier déployé. Classé à risque, le choc Angleterre-Russie a tenu toutes ses promesses. Dans les rues et au Vélodrome. A l’intérieur du stade, les violences se sont poursuivies avec des images qu’on pensait ne plus jamais revoir dans une enceinte sportive. Au total, selon le ministère de l’Intérieur, plus de 323 personnes ont été interpellées, 8 condamnés à de la prison ferme et 24 ont fait l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière dont 20 des 43 supporters russes soupçonnés d’avoir participé aux violences à Marseille. Un drôle de bilan.
Alors que la sécurité n’a cessé d’être renforcée au cours des derniers mois, les autorités françaises sont montrées du doigt. A juste titre. Comment un risque si prévisible comme celui du hooliganisme a-t-il pu provoquer tant de débordements ? Si on prend toutes les compétitions européennes et mondiales qui se sont déroulées en Europe depuis 1996, quels sont les principaux incidents ? Ceux en marge d’Angleterre – Tunisie (lors du Mondial 1998, NDLR), le gendarme Nivel (agressé par des hooligans allemands lors du Mondial 1998, NDLR) et Angleterre – Russie. A chaque fois en France, ça devrait nous interpeller, a expliqué à l’AFP Nicolas Hourcade, sociologue français spécialiste des supporters.
Mais les stades, la sécurité est de la responsabilité de l’UEFA. A Marseille, elle a failli. A Saint-Etienne aussi pour Croatie-république Tchèque. Des spectateurs ont pénétré dans les enceintes avec des fumigènes ou des pétards. Vendredi, de nouveaux incidents se sont produits à Nice à l’occasion du match Espagne-Turquie. Jusqu’ici des drames plus importants ont été évités, mais il impensable de continuer la compétition dans cet atmosphère suffocante.
Pourtant, malgré la peur des attentats, les dix stades font le plein. Et lorsque les hooligans ne gâchent pas le spectacle en tribune, on y voit aussi de belles choses. Le choc Angleterre-Pays de Galles de jeudi à Lens avait des allures de Premier League, des marées humaines colorent les tribunes et les rues des villes françaises. Les Islandais notamment avec leur clapping parfaitement coordonné ont réussi un début de compétition parfait.
Pour la suite de la compétition, c’est cette image qu’on voudrait revoir.
Vidéo : Affrontements entre hooligans russes et anglais à Marseille en caméra embarquée
Euro 2016 : Caméra embarquée sur un hooligan… par tuxboard