Et si le sauveur de l’AJA était marocain ?

Contre vents et marées, Hamza Sakhi (26 ans) a dû batailler tout au long de son parcours pour, enfin, trouver de l’épanouissement et de la stabilité professionnelle. Retour sur le joli portrait du milieu de terrain de l’AJ Auxerre réalisé par nos confrères de Sofoot. Le Marocain pourra-t-il éviter la relégation au club bourguignon ?

« C’était le footballeur par excellence. Aujourd’hui, il n’a pas vraiment changé. Il avait déjà tous les voyants allumés, et il fallait forcément que ça gagne en régularité, en temps de jeu, en expérience, en maturité… Mais il avait un QI football énorme pour son âge. », déclarait Cédric Daury, alors entraîneur des jeunes de Châteauroux, concernant Hamza Sakhi. Ce dernier ne s’était pas trompé et avait constaté le criant potentiel du joueur. Mais tout ce qu’il manquait  au milieu marocain, c’était de la stabilité. En effet, Hamza Sakhi a connu un parcours tumultueux et aurait pu abdiquer à plusieurs reprises son rêve de faire carrière dans le foot. Entre père absent, petite délinquance juvénile, manque d’argent, avis d’expulsion, dépression, celui qui est issu d’une fratrie n’a jamais abandonné son destin et s’est toujours raccroché à deux choses : son espoir et son potentiel. C’est alors à l’été 2013 que débute la « Success Story » de Sakhi, qui signe son premier contrat professionnel en Ligue 2 avec Châteauroux. À ce moment précis, le jeune joueur commence à trouver du sens à sa vie et à ce pour quoi il se bat depuis son plus jeune âge, en étant d’une grande aide pour le jeu de son club, et en remboursant les dettes de sa mère. Ainsi, débute son ascension professionnelle.

Hamza Sakhi est désormais un nom connu des grandes écuries de Ligue 1. Après une saison réussie avec Châteauroux, le marocain est sollicité à l’été 2015 par Marseille et Montpellier. Deux appels qu’il décline, avant de finalement rejoindre le FC Metz. Mais alors qu’il semblait lancé dans son ascension, c’est là que les galères ont repris. Éloigné de son cocon familial pour la première fois, le milieu de terrain n’arrive pas à s’épanouir personnellement, et par conséquent professionnellement. Il se blesse, alors déjà privé de temps de jeu. Il finira alors par rebondir à Épinal en National, où il part en prêt avec sa femme qui l’avait rejoint afin de l’épauler dans une période critique. Mais les choses ne vont pas en s’arrangeant et Sakhi poursuit sa descente aux enfers, à tel point qu’il a réellement songé à raccrocher les crampons. Et puis, le tant attendu déclic arrive enfin. Il se nomme Ilyana, sa petite fille née en mars 2016. « Quand j’ai su que ma fille allait arriver, j’ai charbonné. Je me suis mis à bosser plus, j’ai fait attention à ce que je mangeais. Mon rythme de vie était plus stable et j’avais envie de tout casser. » Le joueur retrouve des couleurs sur le terrain mais pour autant, Metz n’est plus intéressé. C’est à ce moment qu’une personne familière retoque à la porte, Cédric Daury, alors entraineur de l’AJA. Hamza répond favorable à l’appel puis part en prêt à Sochaux afin de retrouver des minutes et peaufiner son jeu. Puis, en 2020, devient un acteur principal du jeu auxerrois. Sakhi se fait encore remarquer en inscrivant un but lors du barrage retour face à l’AS Saint-Étienne pour la montée en Ligue 1 en 2022 l’été dernier, ce qui lui a notamment valu d’être pré-selectionné par Walid Regragui avec la sélection marocaine pour le Coupe du Monde au Qatar. Celui qui a traversé un parcours infernal a trouvé aujourd’hui épanouissement et stabilité, et a pour mission de contribuer au sauvetage de son club auxerrois, mal en point en Ligue 1 (19e).

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