Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.
Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football féminine en France, la capitaine de l’équipe de France Amandine Henry s’était livrée pour Women Sports. Après la qualification des Bleues en quarts de finale sur son but décisif en prolongation face au Brésil, voici le texte de cet entretien exclusif !
WOMEN SPORTS : Amandine, la Coupe du monde 2019 est le premier événement footballistique que tu vas vivre en France. Quel sentiment cela te procure-t-il ?
Amandine Henry : Il y a beaucoup d’excitation, il nous tarde ! Le football est à son apogée en France depuis le sacre des Bleus l’été dernier ; on a envie de surfer sur la vague nous aussi et de procurer de belles émotions aux Français. Cela fait plusieurs années qu’on rêve d’un podium international, qu’on travaille pour l’obtenir. On a envie de se surpasser et de montrer à domicile que, enfin, on y arrive.
À l’Euro-2017, la France a été éliminée en quart-de-finale. Quels enseignements tirez-vous de cette dernière expérience internationale ?
On dit souvent que l’équipe de France féminine est « championne des matchs amicaux » car, jouer un gros match de temps en temps, on sait le faire. Mais ce qui est plus dur sur une compétition comme la Coupe du monde, c’est que les matchs sont rapprochés. Il faut donner une place importante à la récupération et faire en sorte que tout le monde se sente bien physiquement et mentalement. C’est un point sur lequel nous gagnons en expérience au fur et à mesure des aventures internationales. On sait aussi que, dans les grandes compétitions comme celle-ci, les matchs se jouent sur des détails. La moindre occasion de marquer, il faut la saisir sinon on peut le payer « cash » derrière. Être dans le match dès la première minute et ne rien calculer car tout peut basculer très vite.
Quelles sont les nations favorites de ce mondial et celles qui, selon toi, pourraient créer la surprise ?
Le football féminin a tellement évolué ces dernières années qu’il est aujourd’hui facile, via les médias, d’obtenir des informations sur les façons de jouer des uns, les tactiques des autres, etc. Pour moi, il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. Le niveau est plutôt homogène et on devra se méfier de tout le monde. Ensuite, il faudra bien sûr compter sur l’appétit des nations de référence du football féminin, qui ont fait leurs preuves dans le passé, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre.
« Plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu te rends compte que tu as un rôle de leader. »
La France débutera son mondial à domicile le 7 juin prochain face à la Corée du Sud, au Parc des Princes. Quelle sera la difficulté de ce premier match ?
D’un côté, il ne faudra pas le prendre à la légère et, de l’autre, il faudra oublier le cadre « Coupe du monde » et se lâcher complètement car souvent, sur une compétition de cette envergure, on a tendance à être sur la réserve au début, à analyser l’adversaire. Il faudra au contraire rentrer directement dans la compétition et j’ai bon espoir que les supporters français nous y aideront. Je crois fortement à la mobilisation populaire pour la Coupe du monde. Depuis quelques années, on se rend compte de l’engouement que suscite l’équipe de France féminine. On sait déjà que ce match d’ouverture sera à guichets fermés, c’est un soutien qui va considérablement nous booster pour débuter la compétition.
Quelles sont les principales qualités de l’équipe de France ? À l’inverse, quels sont ses points faibles ?
Ce qui est bien c’est que l’équipe de France est désormais un groupe homogène. En cas de pépins physiques, on peut remplacer les joueuses sans affaiblir l’équipe. Au contraire même, les remplaçantes apportent un véritable « plus » sur le terrain et c’est un énorme avantage. On a également une équipe multi-générationnelle, et donc un bon dosage entre la folie des plus jeunes et l’expérience des plus anciennes. Il faudra juste faire attention, pour les nouvelles recrues, que la pression ne prenne pas le dessus sur le jeu. Ce sera à nous, les plus anciennes, d’être présentes pour elles.
Certaines anciennes joueuses emblématiques ont pris leur retraite telles que Laura Georges, Camille Abily ou encore Élodie Thomis. Comment ont été gérés ces départs et les arrivées qu’ils ont engendrées ?
Et bien c’est simple, quand il y a des cadres qui s’en vont, ce sont les joueuses les plus anciennes qui prennent le relais ! (rires) C’est-à-dire aujourd’hui Wendie Renard, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et moi-même. Ce n’est pas quelque chose dont on prend conscience du jour au lendemain, cela se fait de façon progressive : plus tu joues en sélection, plus tu prends de l’assurance et plus tu comprends que tu as un rôle de leader. On a été jeunes et encadrées, maintenant c’est à nous d’être présentes pour les nouvelles qui arrivent en équipe de France, de les mettre en confiance et de faire en sorte qu’elles se sentent bien.
« L’avenir du football féminin dépend de nous. »
Ton rôle de leader, tu l’assures également en tant que capitaine puisque lorsqu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en septembre 2017, Corinne Diacre t’a tout de suite nommée à ce poste. Quelle a été ta réaction et comment exerces-tu ce rôle lors des rassemblements des Bleues ?
C’était une grande fierté d’être nommée capitaine. Un honneur et en même temps beaucoup de responsabilités. Il ne suffit pas de porter un brassard, mais il faut endosser le rôle. Mon rôle à moi, c’est de faire le relais entre les joueuses et le staff, d’être un exemple sur le terrain et un leader en dehors, et de monter l’équipe au plus haut niveau du football mondial. C’est un rôle qui se travaille aussi mais je me sens de plus en plus à l’aise avec et je sens que les joueuses ont de plus en plus confiance en moi en retour.
L’organisation en France de la Coupe du monde et la diffusion en clair de nombreux matchs vont apporter un coup de projecteur supplémentaire sur l’équipe de France et plus largement sur le football féminin. Que peut-on attendre d’un tel événement ?
On n’aurait jamais pensé, un jour, que la Coupe du monde féminine soit diffusée en clair sur les chaînes de télévision, que nos matchs soient commentés par des journalistes réputés et que les joueuses soient reconnues à un tel niveau médiatique ! C’était inimaginable pour nous. On est extrêmement reconnaissantes et en même temps on sait que c’est une opportunité incroyable. L’avenir du football féminin dépend de nous. On l’a vu ces dernières années : via les performances de l’équipe de France, notamment lors de la dernière Coupe du monde au Canada en 2015, le nombre de licenciées a considérablement augmenté. Si on fait un bon tournoi, les chiffres vont encore exploser. Et c’est le but.
CARTE D’IDENTITÉ
Amandine Henry est née le 28 septembre 1989, à Lille. Elle commence sa carrière professionnelle au FCF Hénin-Beaumont en 2004, avant de s’engager pour deux saisons au CNFE Clairefontaine. En 2007, elle rejoint l’Olympique lyonnais avec lequel elle obtient son premier titre de championne de France et joue ses premiers matchs en Ligue des Champions. Après neuf saisons et de multiples titres avec le club rhodanien, Amandine Henry s’envole pour les États-Unis. La Lilloise intègre le championnat de football féminin américain en 2016, sous les couleurs du Portland FC. Elle fait les beaux jours de la franchise phare de la National Women’s Soccer League pendant deux saisons et remporte le trophée en 2017. Après une pige de quelques mois au Paris Saint-Germain, elle revient à Lyon en 2018. Cette année-là, elle est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin (elle se classera 7e).
Amandine Henry raconte ses premiers pas dans le football et son parcours dans un roman destiné aux plus jeunes et intitulé « Croire en ses rêves ! Le journal d’une championne » (éditions Rageot, 10,90 €). Paru le 15 mai 2019.
QUESTIONNAIRE DÉCALÉ
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? En club, ce sont les quatre Ligues des Champions et le trophée américain remportés avec l’Olympique lyonnais et Portland. Au niveau international, même si la France n’a pas décroché de médaille, je garde un souvenir mémorable la Coupe du monde 2015 au Canada parce que c’était la première que je disputais, que j’y ai inscrit un beau but et que j’ai été élue deuxième meilleure joueuse du tournoi [ndlr, derrière l’Américaine Carli Lloyd]. Un rêve !
Quels sont tes hobbies en dehors du football ? On n’a pas beaucoup de jours off donc, sur mon temps libre, j’essaie de profiter au maximum de mes proches. Je vais au cinéma, au restaurant, je fais du shopping. Rien d’extraordinaire, des choses simples.
Quel métier aurais-tu fait si tu n’avais pas été footballeuse ? Bonne question ! (rires) Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que je vais faire après ma carrière. Ce qui est sûr, c’est que je resterai dans le milieu du football féminin pour continuer à le promouvoir.
Quel est ton film « culte » ? J’ai beaucoup aimé Intouchables.
Quelles émissions regardes-tu à la télévision ? Beaucoup d’émissions de football : J+1, Téléfoot,… Sinon j’aime bien Esprits criminels, Enquête exclusive et tous les téléfilms romantiques un peu à l’eau de rose (rires).
Et pour ce qui est des séries ? La dernière en date, c’était Power mais j’aime bien aussi Scandal et Grey’s Anatomy.
Quels sont tes goûts musicaux ? Dans le vestiaire, j’écoute tout ce qui est tendance, les hits du moment : ça va être du Dadju, du Vegedream… Mais j’aime aussi la variété française, Patrick Bruel, Goldman. J’ai des goûts très variés.
Quel est ton plat préféré ? Frites maison sauce maroilles. Typique du Nord !
Quel est le voyage qui t’a le plus marqué ? J’ai adoré Dubaï. Mon cousin y habite et m’a fait découvrir cette ville si propre et si sécurisée. J’ai bien aimé aussi le fait qu’il y ait plein de cultures et de religions différentes, et que tout le monde parvienne à s’entendre.
Enfin, quelle est ta destination de rêve ? J’aimerais beaucoup aller en Thaïlande.