Raymond Domenech s’est longuement confié dans les colonnes de L’Equipe. De ses envies d’entraîner à Knysna, l’ancien sélectionneur des Bleus n’élude rien.
Désormais consultant pour plusieurs médias, l’ancien sélectionneur des Bleus Raymond Domenech est revenu sur son actualité pour nos confrères de L’Equipe. Je prendrais bien une sélection. J’ai évoqué l’Irlande en rigolant, l’autre jour, sur Ma Chaîne Sport, mais j’aime vraiment ce pays et son esprit. J’aime les gens qui savent être heureux quand ils boivent, a expliqué Domenech. Personne ne le sait, mais j’ai fait partie d’une short-list où l’on n’était plus que trois, avant que je prenne l’équipe de France, quand j’étais en Espoirs. C’était en 2003 et les Irlandais avaient finalement choisi Brian Kerr, leur sélectionneur des Espoirs.
Il est ensuite revenu pour ce qui a été, selon-lui, son match le mieux maîtrisé en tant qu’entraîneur : Au niveau tactique, c’est France-Brésil. Je me suis demandé, après, ce que je pourrais faire de mieux. J’avais même prévu le nom des remplaçants brésiliens, le moment de leur entrée, tout ce qui allait se passer. J’avais dit aux joueurs : “Quand vous les verrez entrer, vous saurez que vous avez gagné parce que cela signifiera qu’ils ne savent plus quoi faire. » Quand on est à ce niveau de certitude dans l’organisation, la mise en place, quand tu te tournes au bout de cinq minutes vers ton banc en disant que c’est gagné, qu’est-ce que tu peux vivre de plus fort ? Je ne sais pas.
Si Didier savait, c’est que d’autres le savaient aussi
Une fois de plus, Domenech a aussi été obligé de revenir sur l’épisode de Knysna, alors que Didier Deschamps, entraîneur de l’OM en 2010, avait déclaré être au courant que quelque chose se tramait. Ce qui m’a dérangé, c’est d’imaginer la situation globale : si Didier savait, alors que nous, sur place, on n’était pas au courant, cela signifie que d’autres personnes, qui avaient des relais directs avec moi ou avec les joueurs, n’ont rien dit, a-t-il expliqué. Mais je le dis sans aucune animosité, juste en me disant : Ça fait ch…, quand même, quelqu’un aurait pu me prévenir. Si j’avais eu une alerte, j’aurais géré la situation autrement.
Invité aussi à comparer Laurent Blanc, Marcelo Bielsa et Hubert Fournier, l’ancien sélectionneur a préféré ne pas s’épancher sur les cas particuliers avant de généraliser. Le bon entraîneur est toujours celui qui arrive au bon endroit au bon moment, avec des compétences adaptées à l’équipe. C’est comme une rencontre amoureuse : si tu croises la même femme trois mois plus tôt, dans un autre endroit, elle ne te regardera même pas, peut-être, a assuré le technicien français dans un entretien accordé à L’Equipe. Dans un club, la réussite vient de la concordance de toutes les énergies. J’en suis revenu, de l’idée de la compétence comme critère absolu. J’ai mis certaines de mes idées à la poubelle.