C’est sans Radamel Falcao et Luis Suarez, leurs deux stars, que la Colombie et l’Uruguay s’affrontent samedi (22h) en 8e de finale de la Coupe du monde. Habituées à se rencontrer, les deux nations ont bien d’autres arguments à faire valoir.
La Colombie a déjà oublié Falcao
On pouvait craindre le pire pour une équipe qui a espéré jusqu’au dernier moment la présence de son meilleur buteur. Il n’en fut rien. Car la Colombie possède un gros potentiel offensif même sans Radamel Falcao ou le Sévillan Carlos Bacca, de retour de blessure pour ce 8e de finale. Le fantasque Teófilo Gutiérrez a ainsi récupéré la place à la pointe de l’attaque que pourrait lui contester Jackson Martinez (Porto), suite à son doublé contre le Japon (4-1). Un match qui a confirmé le poids de James Rodriguez dans cette équipe. Entré en jeu à la pause, le meneur de jeu a métamorphosé les siens, délivrant deux passes décisives et inscrivant un superbe but, son troisième de la compétition, pour faire la différence.
Juan Guillermo Cuadrado (3 passes décisives) fait également des merveilles dans le couloir droit du 4-2-3-1 d’une équipe qui a remporté ses trois matches de poules et débarque en pleine confiance contre un adversaire qu’elle n’a battu qu’à deux reprises sur leurs dix derniers affrontements (pour 2 nuls et 6 défaites). Cuadrado s’attend ainsi à un match très difficile, une bataille, comme toujours contre l’Uruguay, comme il l’a expliqué sur le site de la FIFA, alors que les Cafeteros tenteront d’atteindre pour la première fois de leur histoire les quarts d’un Mondial.
L’Uruguay vampirisé par Suarez ?
L’absence de Luis Suarez risque d’être plus difficile à combler pour l’Uruguay. Sans son attaquant vedette, la Celeste a mordu la poussière contre le Costa Rica pour son entrée en lice (1-3). Le retour de blessure du meilleur buteur de Premier League a coïncidé avec le sursaut des siens contre l’Angleterre (2-1). Un match durent lequel Suarez a inscrit un triplé, avant d’être un poison constant pour la défense de l’Italie lors d’un dernier match où il aura encore dérapé. Sans son enfant terrible, l’Uruguay s’appuiera surtout sur Edinson Cavani en pointe. Réduit à un rôle de numéro 2 en sélection qu’il connaît déjà bien en club dans l’ombre de Zlatan Ibrahimovic, El Matador évolue à son poste de prédilection, en pointe. Ce qui ne lui assure pas pour autant un rendement exceptionnel, puisque son seul but inscrit l’a été sur penalty.
Il devrait être associé en attaque à Diego Forlan ou Cristian Stuani, pour une doublette moins sexy que celle qu’il forme avec Suarez. Séduisante, cette équipe d’Uruguay ne l’est d’ailleurs pas vraiment dans le jeu depuis le début de la compétition. Elle ne doit sa qualification qu’aux exploits de Suarez et au but libérateur de Godin en fin de match contre l’Italie. Poussive, à l’image de son capitaine Diego Lugano qui devrait laisser sa place de titulaire en raison de sa condition physique, elle est loin du fringuant 4e de l’édition 2010. Attention toutefois à la garra charrua, cet esprit de combativité qui a fait la légende de l’Uruguay. Les Colombiens avaient pu l’admirer lors de leur première participation au Mondial en 1962, pour la seule confrontation entre les deux équipes à ce niveau. Elle avait été remportée par la Celeste (2-1).