Si l’Argentine est favorite face à la Suisse, en 8e de finale de la Coupe du monde, mardi à Sao Paulo (18h00), elle le doit grandement à son capitaine, Lionel Messi. Le Barcelonais s’est transformé en sauveur d’une équipe incapable de dominer sans le génie de son maître à jouer.
Petit à petit, les clichés s’estompent pour l’Argentine. Celui qui voyait en Lionel Messi un prodige avec Barcelone et une constante déception en sélection disparaît progressivement. A l’inverse, les autres titulaires, jugés collectivement prêts avant le début du Mondial, sont devenus aux yeux des observateurs de bien pâles coéquipiers pour une Pulga convaincante sur les trois premiers matches. Mardi, le 8e de finale contre la Suisse (18h00) sera l’occasion de vérifier la capacité de Messi à tenir à lui tout seul la baraque Albiceleste. Encore une fois.
Le bilan comptable des hommes d’Alejandro Sabella n’est cependant pas honteux. Avec neuf points, six buts marqués et trois encaissés, l’Argentine a dominé son groupe, comme prévu. Au niveau du jeu, en revanche, tout est beaucoup moins reluisant. Messi a marqué les deux tiers des buts de son équipe, lui permettant d’arracher la victoire contre l’Iran (1-0) et de creuser l’écart contre le Nigeria (3-2). Seul le défenseur Marcos Rojo a inscrit un but en dehors du quadruple Ballon d’Or. Des quatre fantastiques de l’attaque (Messi, Higuain, Di Maria, Agüero), il n’y a que Messi qui tienne son rang, et de loin.
Messi vient de Jupiter
Alors qu’il avait traversé les deux précédents Mondiaux comme un fantôme, Lionel Messi a cette fois-ci assumé le costume de patron taillé pour lui tous les quatre ans. Sans broncher, le N°10 sauve la peau de son équipe et reste l’arbre qui cache la forêt argentine. Cette équipe a beaucoup de bons joueurs mais Messi, lui, vient de Jupiter. Il est différent, déclarait Stephen Keshi, l’entraîneur du Nigeria, après le doublé du Barcelonais contre son équipe.
L’Albiceleste espère un nouveau coup d’éclat de son génie, enfin à l’aise en sélection, après des années de rodage et d’infortune. L’ombre de Maradona plane toujours au-dessus du génial Argentin, dont la prestation déterminera l’issue de la rencontre face à la Suisse. A 27 ans, après une saison tronquée avec le Barça, Lionel Messi a la possibilité de rentrer dans l’Histoire de la Coupe du monde, à condition d’être épaulé par des coéquipiers au diapason de son talent.
Thibaud Le Meneec