À deux jours de l’ouverture du Mondial brésilien, Sport.fr vous présente les points chauds du tournoi. Favoris, joueurs à suivre, tensions sociales… Voici la Coupe du monde 2014 en cinq questions.
Qui pour succéder à l’Espagne ?
Quatre ans après le succès espagnol, nombreux sont les favoris qui frappent à la porte pour succéder à la Roja. Si l’Espagne elle-même est naturellement citée comme l’un des prétendants au titre, elle n’en demeure pas moins en baisse de régime par rapport à l’édition sud-africaine et à son sacre européen en 2012. Ainsi, le grand favori n’est autre que le pays organisateur, le Brésil. Difficile toutefois de savoir si la pression populaire jouera en faveur de la Seleçao ou si elle sera au contraire inhibée par l’événement. Les hommes de Luiz Felipe Scolari restent néanmoins sur un succès prestigieux en Coupe des confédérations l’année dernière, de bon augure pour un Mondial dont l’Allemagne apparaît également comme un prétendant au titre. Armée de l’expérience de ses anciens et de la fougue de sa nouvelle génération, la Mannschaft reste l’un des grands favoris pour le sacre suprême et devrait être au rendez-vous. Dans une moindre mesure, l’Argentine de Lionel Messi sera l’autre sélection à suivre et pourrait aller loin dans la compétition. De son côté, la France n’a pas les faveurs des bookmakers mais pourrait bénéficier d’un calendrier favorable pour se hisser en quarts de finale. À partir de là, tout sera jouable…
Qui seront les joueurs à suivre ?
Attendu comme le héros au Brésil, Neymar sera évidemment la principale attraction du Mondial. Le jeune Barcelonais aura la lourde tâche de mener l’attaque brésilienne devant son public, une pression que son coéquipier en club Lionel Messi (Argentine) ne devrait pas connaître. Fin prêt pour l’un des seuls titres qui manquent à son palmarès, le quadruple Ballon d’or va disputer sa troisième Coupe du monde au même titre que Cristiano Ronaldo (Portugal), gêné par sa cuisse mais qui devrait être remis pour le premier match de son équipe. De son côté, le métronome espagnol Andrés Iniesta, toujours présent dans les grands rendez-vous, devrait une nouvelle fois guider la Roja vers les phases finales. L’autre joueur à suivre sera Luis Suarez (Uruguay), récemment opéré du genou après une saison phénoménale à Liverpool mais prêt à en découdre et à emmener la Celeste le plus loin possible. Enfin, Miroslav Klose (Allemagne) et ses 14 réalisations en Coupe du monde tenteront de détrôner le record ultime de 15 buts du Brésilien Ronaldo.
Côté espoirs, les projecteurs devraient se tourner vers les Anglais Raheem Sterling et Ross Barkley, auteurs d’une grande saison en Premier League et novices en sélection. Meilleur buteur de Serie A, Ciro Immobile (Italie) sera également au rendez-vous avant de s’envoler pour le Borussia Dortmund. Le jeune Costaricien Joel Campbell pourrait également être l’attraction du Mondial tandis qu’Adnan Januzaj (Belgique) devra confirmer, du haut de ses 19 ans, son choix de jouer pour les Diables Rouges.
Qui peut créer la surprise ?
Alors que les favoris sont désignés depuis plusieurs mois, il est également intéressant de se pencher sur les sélections qui pourraient créer la surprise lors de ce Mondial. À commencer par l’Uruguay, demi-finaliste en 2010 et vainqueur de la Copa América en 2011. Mais s’ils veulent créer la sensation au Brésil, les hommes d’Oscar Tabarez devront sortir d’une poule dans laquelle figurent deux autres outsiders sérieux : l’Italie et l’Angleterre. Des deux équipes, l’Italie semble la mieux armée et la plus expérimentée pour atteindre les phases finales et rêver d’un cinquième titre mondial. De leur côté, les Three Lions débarquent avec une équipe rajeunie mais qui ne manque pas d’ambition. Enfin, Français et Portugais ne pensent guère au sacre mais ont l’avantage d’avoir un calendrier qui peut se dégager devant eux. Forte de son succès contre la Jamaïque (8-0), l’équipe de France arrive en pleine confiance tandis que le Portugal, bien que dans le doute devant l’état de forme de Cristiano Ronaldo, pourrait créer la surprise en confirmant sa demi-finale du Mondial 2006 ou celle de l’Euro 2012.
Le climat peut-il avantager les équipes sud-américaines ?
C’est l’une des grandes questions que les experts se posent à l’orée de cette Coupe du monde : le climat brésilien peut-il jouer en faveur des sélections sud-américaines ? Certains observateurs sont plus catégoriques que d’autres et estiment que la chaleur et l’humidité de certaines régions pourraient largement favoriser les équipes locales comme le Brésil, l’Argentine, le Chili ou encore la Colombie, habituées à jouer dans de telles conditions lors des éliminatoires des grandes compétitions. Mais le territoire brésilien est immense et le sort réservé aux sélections sera bien évidemment différent selon les lieux des matchs. Principalement tropical, le climat du Brésil varie en effet d’une région à l’autre. Équatorial, chaud voire aride selon certaines zones, le Nord (Manaus, Fortaleza, Natal, Recife, Salvador) tranche avec les températures plus douces du Sud (Sao Paulo, Rio de Janerio, Belo Horizonte, Curitiba). Il faudra par ailleurs compter avec des déplacements longs et éreintants pour les organismes, comme ce fut le cas lors du Mondial américain de 1994. Dans ces conditions, nul doute que les sélections sud-américaines, en habituées des lieux, auront une longueur d’avance sur les équipes européennes. Mais ces dernières sont prévenues et devraient avoir fait une préparation en connaissance de cause.
Le Mondial peut-il être perturbé ?
En proie à des tensions sociales depuis plusieurs mois, le Brésil ne semble pas être l’endroit rêvé pour le déroulement d’une Coupe du monde sans embûches ni manifestations. Alors que le métro de Sao Paulo a subi une grève sans précédent ces derniers jours, de nombreux habitants – des populations vivant principalement dans les favelas – continuent de manifester contre les expropriations et les bouleversements économiques et sociaux que l’organisation de ce Mondial a fait subir aux Brésiliens les plus défavorisés. La présidente Dilma Rousseff a récemment appelé au calme et à la bonne tenue de sa population, qui n’accepte pas que son gouvernement se soit lancé dans des travaux de construction et de rénovation dantesques (Rio de Janeiro accueillera aussi les Jeux olympiques en 2016) sans se soucier du bien-être des habitants. Les tensions règnent donc à quelques heures du coup d’envoi d’un Mondial qui pourrait être moins festif que prévu…