A l’occasion de la Coupe du Monde de football, et durant tout le mois de compétition, la rédaction de Sport.fr lance le produit Brazil du jour !. Food, produits lifestyle, sport, biens de consommation courante… Tout y passera! Seule obligation: être aux couleurs du Brésil.
La marque française de maillots et polos vintage «SPORTS D’EPOQUE» lance à l’occasion de la Coupe du Monde de football une nouvelle collection, directement inspirée et dédiée à la «Victoire Ailée».
Mais connaissez-vous l’incroyable épopée de la «Victoire Ailée»?
La Coupe Jules Rimet est le premier trophée utilisé en 1930 pour récompenser les champions du Monde de foot. En quarante ans de service, ce trophée a vécu une existence très mouvementée. C’est sous l’impulsion de Jules Rimet que la FIFA décide d’organiser la première Coupe du monde de football. Pour récompenser l’équipe gagnante, Jules Rimet (*) confie au sculpteur Abel Lafleur la création d’un trophée: une statuette représentant Niké, déesse grecque de la victoire. Haute de 35 cm faite d’argent fin plaqué d’or, posée sur un socle de lapis lazulis, elle soutient au-dessus d’elle un calice de forme octogonale et fut baptisée la «victoire ailée».
Destinée à passer de pays vainqueur en pays vainqueur, cette coupe eut pour le moins une vie mouvementée.
En 1930, en Uruguay se dispute pour la toute première fois de l’Histoire, la Coupe du monde de football. Sans grande surprise, les équipes Uruguayenne et Argentine se qualifient pour la finale. Les 2 pays n’en sont pas à leurs premiers affrontements et entretiennent une grande rivalité sportive. Le match, programmé au 30 juillet 1930, s’annonce intense.
Le jour «J», 70 000 spectateurs investissent le stade «Centenario» à Montevideo, récemment sorti de terre pour fêter le Centenaire de l’Indépendance du pays. Ils ont tous fait l’objet d’une fouille minutieuse aux abords des gradins, les organisateurs redoutant l’introduction d’armes à feu et d’éventuels débordements.
Craignant pour son intégrité, l’arbitre belge John Langenus exige des mesures de protection. Il demande qu’un bateau soit prêt à partir une heure après le match… au cas où il soit contraint de quitter précipitamment le pays. Avant le coup d’envoi prévu pour 15h30, John Langenus doit gérer une situation de crise pour le moins inhabituelle. Les deux équipes finalistes demandent à jouer avec leur propre ballon. Pour mettre tout le monde d’accord, l’arbitre décide de rentrer sur le terrain avec un ballon sous chaque bras et de procéder à un tirage au sort. Le ballon argentin sera utilisé pour la première mi-temps, l’uruguayen pour la seconde.
C’est l’Uruguay qui s’impose finalement 4-2 face à l’Argentine et remporte la première Coupe du Monde de football.
Le trophée, caché sous un lit pendant la guerre
L’Italie lui succède en 1934, puis récidive en 1938. Survient alors la Seconde Guerre Mondiale. Le trophée est conservé dans le coffre-fort d’une banque à Rome. Craignant que les fascistes s’en emparent, le dénommé Ottorino Barassi, président de la Fédération Italienne de football et vice-président de la FIFA, ramène discrètement le trophée chez lui et l’enferme dans une boîte à chaussures qu’il met à l’abri sous son lit. Le trophée restera ainsi caché jusqu’à la fin de la guerre.
La «victoire ailée» réapparaît en 1946. Elle est rebaptisée «Coupe Jules Rimet». Le dirigeant français remet en effet son tournoi à l’ordre du jour dès 1950. Il présidera la FIFA jusqu’en 1954, deux ans avant qu’il ne rende son dernier souffle.
Le trophée disparaît mystérieusement en Angleterre en 1966
Le 20 mars 1966, alors que la Coupe du Monde doit se dérouler en Angleterre, le trophée est subtilisé pendant une exposition publique au Westminster Central Hall. Le pays est en émoi. Scotland Yard s’empare de l’affaire.
Ce vol déclenche une vaste opération de recherche dans toute l’Angleterre. Une semaine plus tard, un modeste marin, David Corbett, quitte son appartement du sud londonien pour passer un coup de fil, accompagné de son chien de deux ans, «Pickles». Au détour d’une ruelle, l’animal renifle un paquet sous une haie. «C’est mon chien qui a attiré mon attention», racontera David Corbett des années plus tard. «L’objet était soigneusement emballé dans du papier journal. J’ai vu que c’était une sorte de statuette. J’ai enlevé le bas de l’emballage et j’ai commencé à voir sur le socle les noms de l’Allemagne, de l’Uruguay, du Brésil. Etant un fan de football, j’ai compris qu’elle avait été volée. J’ai alors foncé au commissariat». David Corbett reçut une récompense de 3 000 livres sterling et son chien Pickles fut aussitôt élevé au rang de héros national. Il mourra malheureusement quelques mois plus tard, étranglé par sa laisse alors qu’il pourchassait un chat !
La Fédération Anglaise de football, très échaudée par ce vol, décide de créer une réplique du trophée, sans même avoir l’accord de la FIFA. Une légende circule depuis, qui prétend ainsi que le trophée que les joueurs anglais brandirent le 30 juillet 1966 à Wembley n’était pas le vrai.
La réplique sera utilisée lors de diverses célébrations jusqu’en 1970, puis vendue aux enchères pour 254 500 livres sterling à la FIFA. Une somme jugée «pharaonique» (plus de douze fois le prix de départ / 20 000 livres sterling), qui alimentera la rumeur selon laquelle le trophée n’était pas une réplique, mais bien l’original. La FIFA décidera alors d’exposer le trophée au National Football Museum de Preston.
Le trophée est de nouveau dérobé au Brésil en 1983
En 1970, le Brésil remporte le tournoi pour la troisième fois. Comme le veut le règlement, la «Coupe Jules-Rimet» devient définitivement propriété de la Fédération Brésilienne de Football (CBF). Elle est conservée au siège de la fédération dans une armoire munie d’une façade de verre pare-balles. La FIFA lance alors un concours pour créer un nouveau trophée qui remplacera la «Coupe Jules-Rimet».
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais le 19 décembre 1983, le trophée va de nouveau être dérobé par des malfrats cagoulés qui forcent l’arrière de l’armoire avec un pied-de-biche après avoir ligoté le veilleur de nuit.
Cette fois, on ne retrouvera jamais la coupe. Le grand Pelé supplia pourtant les malfaiteurs de restituer le précieux trophée. Sans doute a-t-elle été fondue pour récupérer l’or. Trois Brésiliens et un Argentin furent brièvement interpellés, puis condamnés par contumace.
La FIFA ayant donné son accord, la CBF put faire fabriquer une nouvelle statuette en 1984. C’est à l’atelier Wilhelm Geist et fils, à Hanau en Allemagne, qu’en revint l’honneur. Plus légère que son aînée, la «Jules-Rimet II» ne pèse que 1,8 kilo. En or pur et toujours dotée d’un socle en lapis-lazuli, elle fut remise au président brésilien, le général Joao Baptista Figueiredo.
*Président de la Fédération internationale de football association (FIFA) pendant 33 ans, de 1921 à 1954, il est l’initiateur de la Coupe du monde de football dont le premier trophée porte son nom. Il est par ailleurs président-fondateur du Red Star Football Club (1897-1910) et premier président de la Fédération française de football (1919-1947).
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Alain Jouve