Le Mondial brésilien s’est achevé dimanche soir avec la victoire de l’Allemagne en finale, face à l’Argentine (1-0 ap). D’autres événements resteront dans les mémoires pour leur dimension d’échec pour ceux qui en sont les auteurs.
L’Espagne beaucoup moins grande
L’Espagne se présentait au Brésil avec non seulement l’étiquette de tenante du titre, mais également celle d’équipe à abattre. Les Pays-Bas se sont chargés de créer la première surprise du Mondial en humiliant 5 à 1 un groupe vieillissant et incapable de proposer le même football qu’en 2010. Le Chili a ensuite enterré les derniers espoirs de qualification en l’emportant facilement (2-0). La victoire contre l’Australie (3-0) n’a pas rassuré. Pire, elle n’a pas retardé le départ probable de cadres, et l’émergence de nouveaux talents. Après la démonstration en Afrique du Sud, la Coupe du monde 2014 était celle de trop pour la génération dorée de la Roja.
Une fête pas si populaire
Si la FIFA n’a pas failli et a montré au monde que le Brésil pouvait éviter les accrocs en matière d’organisation, il subsiste des points noirs. En matière de diversité sociale, le prix des billets et la répartition des places n’ont pas permis de faire de ce Mondial une fête populaire comme l’a vendue Sepp Blatter. Le contexte social difficile a été totalement occulté, au point de ne permettre qu’à une minorité de Brésiliens blancs et riches d’assister au spectacle.
Des conditions difficiles par moments
Les images de retards dans les travaux avant le début de la Coupe du monde faisaient craindre des désillusions en série pour les organisateurs. Seuls quelques aspects ont réellement gêné les joueurs, parmi lesquels la chaleur étouffante pour les matches disputés à 13h00 heure locale (18h00 en France), qui a nécessité l’invention du cooling break, une pause 30 minutes après le début d’une période afin que joueurs et arbitres se rafraîchissent avant de reprendre le jeu. Les pelouses, parfois dans un état limite, ont un peu gêné le spectacle.
Sélections africaines, le problème des primes
Un des feuilletons de ce Mondial. D’abord, le Cameroun a refusé de s’envoler pour le Brésil si les primes n’étaient pas versées rubis sur l’ongle avant le décollage. Le Ghana a lui aussi pâti de cette question, régulière pour les sélections africaines en Coupe du monde. A chaque fois, le refus de participer à un entraînement sert à faire pression sur une fédération laxiste ou minée par la corruption, comme ce fut le cas pour le Nigeria avant le huitième de finale contre la France. Si le football africain réglait ces problèmes de primes, il aurait davantage de chances de se sortir des poules, comme le montre l’Algérie, perdante héroïque en huitièmes de finale.
Le Brésil rate son rendez-vous
Comment ne pas évoquer le Brésil en recensant la liste des flops de ce Mondial. Promise à un parcours exceptionnel grâce à ses stars David Luiz, Thiago Silva et surtout Neymar, la Seleçao a eu toutes les peines du monde à parvenir jusqu’en demi-finale, avant de sombrer face à l’Allemagne (1-7). Une déroute aux allures de révélateur pour une équipe bancale, incapable de proposer un football de qualité et qui quitte son Mondial par la petite porte après sa défaite contre les Pays-Bas en match pour la troisième place (0-3).
Thibaud Le Meneec