Après avoir fait tomber l’Espagne (2-0), le Chili affronte les Pays-Bas lundi (18h) avec la ferme intention de prendre la première place du groupe B. Et d’éviter certainement le Brésil en huitièmes de finale…
Ce n’est pas la première affiche de ce Mondial, mais celle-là en vaut incontestablement le détour. Vainqueurs de leurs deux premiers matchs, le Chili et les Pays-Bas s’affrontent lundi (18h) dans la finale du groupe B. Une rencontre qui promet d’être explosive depuis la démonstration de force des Chiliens face aux champions du monde espagnols mercredi dernier (2-0), un match au cours duquel les troupes de Jorge Sampaoli ont impressionné les observateurs. Mais Arturo Vidal et compagnie ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et espèrent bien ravir la première place de la poule aux Oranje afin d’éviter très certainement le Brésil en huitièmes de finale.
Pour ce faire, le Chili ne devrait pas renoncer à ce qui fait sa force : attaquer. La Roja, comme on l’appelle en Amérique du Sud, a d’ailleurs besoin d’une victoire pour coiffer sur le poteau les Pays-Bas. Différence de buts oblige, les Oranje seront en tête au coup d’envoi à la faveur de leur succès 5-1 sur l’Espagne. Mais il ne faut pas s’y méprendre, la sélection chilienne est sans doute celle qui attaque avec le plus d’intensité et d’ambition dans ce Mondial. Illustration de cette philosophie héritée de l’ère Bielsa et relayée par Jorge Sampaoli, sélectionneur argentin aux mêmes préceptes que le futur entraîneur de l’OM, le Chili a complètement étouffé l’Espagne de Del Bosque mercredi dernier, réalisant un pressing tout-terrain et se créant des opportunités incroyablement nombreuses face au champion du monde en titre.
Les Pays-Bas, l’art de contrer
Mais le duel face aux Pays-Bas devrait être complètement différent en matière de disposition tactique. Là où les Chiliens allaient chercher très haut une Espagne habituée à faire le jeu et contraient à vitesse grand V grâce aux flèches Alexis Sanchez ou Eduardo Vargas, ils devront cette fois s’attendre à une équipe batave moins joueuse et plus regroupée, prête à la moindre contre-attaque lorsque l’entrejeu chilien fera une erreur. Et c’est certainement là où la Roja a encore des progrès à faire. Si elle veut aller loin dans la compétition, la bande à Jorge Sampaoli devra éviter les sauts de concentration face à des formations qui manient le contre à la perfection et qui sont à l’affût de la moindre perte de balle adverse pour porter l’estocade.
Une équipe comme les Pays-Bas, en somme, pas impressionnante dans la conservation qu’elle laisse allègrement à l’adversaire mais extrêmement dangereuse lorsqu’il s’agit de vite se porter vers l’avant. Le Chili devra ainsi trouver le moyen de court-circuiter la relation entre les ratisseurs Nigel De Jong et Jonathan De Guzman et les TGV Wesley Sneijer, Arjen Robben et Robin van Persie, sur qui les années ne semblent pas jouer. Mais les Chiliens sont prévenus et Jorge Sampaoli devrait sacrifier, comme face à l’Espagne, un milieu de terrain créatif comme l’avait été Jorge Valdivia. Ce choix tactique avait permis à l’entrejeu chilien de couper les transmissions et d’être en surnombre à la récupération, une situation que la Roja devra maîtriser à la perfection face aux Pays-Bas si elle veut calmer les ardeurs bataves et s’offrir une première place de prestige dans l’un des groupes les plus relevés de ce Mondial.