Le Brésil a complètement craqué face à l’Allemagne, lors des demi-finales de la Coupe du monde (1-7). Un résultat historique, puisque la Seleçao n’avait jamais perdu sur un tel score à domicile. La Mannschaft devient du même coup la grande favorite de ce Mondial, quelque soit l’adversaire qu’elle aura à affronter en finale.
Humiliés, écrasés, dominés… Les synonymes manquent pour décrire ce que ressentent les supporters brésiliens après la demi-finale de Coupe du monde perdue contre l’Allemagne a Belo Horizonte (1-7). Il sera difficile de trouver une explication rationnelle à cette débâcle. Les absences de Thiago Silva et de Neymar ne sont pas suffisantes pour excuser de telles absences défensives du côté de la Seleçao. L’ouverture du score de Thomas Müller (0-1, 11e), laissé absolument seul de tout marquage au deuxième poteau sur un corner de Kroos, aurait dû avertir Luiz Felipe Scolari que son équipe n’était pas dedans.
Un trop plein émotionnel, une pression trop grande. Voilà surement ce qui sera avancé comme raisons dans la presse brésilienne. Brandao, la psychologue appelée par le staff brésilien pour épauler une équipe qui paraissait trop fragile sur le plan mental depuis le début de la compétition. Il est peu probable qu’elle poursuive son travail avec des footballeurs dans le futur, bien qu’il soit difficile de la rendre responsable de la démobilisation auriverde entre la 22e et la 29e minute de jeu.
Sept minutes en enfer
Sept minutes pendant lesquelles les coéquipiers de David Luiz ont tout fait à l’envers. C’est d’abord Mirsoslav Klose qui profitait de la passivité de la défense brésilienne pour marquer son 16e but toutes Coupes du monde confondues (0-2, 22e) et ainsi dépasser Ronaldo, histoire de faire un peu plus mal à l’histoire du football brésilien. C’est ensuite Kroos qui s’offrait un doublé (0-3, 24e ; 0-5, 25e) sur des pertes de balles dignes d’une équipe amateur de la part de la défense de la Seleçao. Quatre minutes plus tard, Khedira venait définitivement sceller le sort du pays hôte, poussant même certains spectateurs à quitter le stade prématurément.
La deuxième période fut presque anecdotique. Seulement l’occasion pour Manuel Neuer de briller un tant soit peu face à Bernard et Oscar, même s’il n’a rien pu faire sur la réalisation du milieu offensif de Chelsea, qui est parvenu à sauver l’honneur en fin de rencontre (1-7, 90e). Mais aussi pour Andrea Schürrle de marquer un sixième et septième but (0-6, 68e ; 0-7, 72e) pour la Nationalmannschaft. Cette dernière, après ce massacre en règle, sera forcément la grande favorite de la finale, qu’elle affronte l’Argentine ou les Pays-Bas. Un statut qu’elle devra assumer. Mais pour se donner un peu plus de confiance, Joachim Löw peut se baser sur les chiffres. Le Brésil et l’Italie avaient dû attendre 24 ans pour remporter leur 4e Coupe du monde. Après 1954, 1974 et 1990, 2014 devrait donc être l’année de l’Allemagne.
Benjamin Feurgard