Grâce à leur victoire face à l’Australie (3-0), les Espagnols terminent leur campagne mondiale avec trois points en ayant parfois séduit, à l’image des buts de Villa, Torres et Mata. Un dernier sursaut inutile pour une équipe en fin de règne, qui quitte le Brésil avec plus de doutes que de certitudes.
Retrouver un semblant de jeu. Se rassurer. Tels étaient les objectifs d’une Roja déjà éliminée mais qui avait à cœur de montrer sa capacité à rectifier le tir face à une sélection australienne également sortie de cette phase de poules. Et les Espagnols ont sauvé l’honneur, avec la manière (3-0). Une nouvelle défaite aurait sans doute scellé le sort des cadres de l’équipe et celui de Vicente Del Bosque, vertement critiqué jusqu’à présent. Les champions du monde sont finalement parvenus à ne pas se ridiculiser davantage.
Tout avait pourtant commencé comme avant. Imprécision, lenteur, maladresse dans les transmissions, les Espagnols entamaient la partie de façon cauchemardesque. En face, les Australiens prenaient le jeu à leur compte, tenant crânement leur chance devant une défense fébrile. Mais, petit à petit, la Roja se rappelait au bon souvenir de ceux qui les voyaient déjà repartir du Brésil sans aucun point. David Villa, dans une forme de jubilé, réalisait une Madjer à la réception d’un bon centre de Juanfran, efficace ce lundi (1-0, 36e).
Passage de témoin
A la rentrée des vestiaires, les hommes de Vicente Del Bosque éprouvaient les mêmes difficultés à contrôler la créativité australienne, faite de passes courtes et de longs ballons sur les côtés. Pas de quoi égaliser pour autant, le système ibère retrouvant la stabilité grâce au milieu de terrain. Torres, très présent pour bousculer la défense, parvenait à accroître l’avantage sur une frappe croisée à ras de terre (2-0, 69e).Quelques minutes auparavant, David Villa quittait la pelouse et mettait un terme à sa carrière internationale.
Qui aurait pu imaginer que le futur joueur de Montréal abandonnerait la Roja lors d’un match de poules, face à l’Australie ? Décidément pleine de symboles, la partie offrait le dernier but du match à Juan Mata. Sur une frappe à bout portant, le milieu mancunien parachevait le succès espagnol (3-0, 83e) et annonçait la prise de pouvoir de nouveaux cadres, comme Fabregas, Koke ou Busquets. Appelée à faire oublier la désastreuse campagne brésilienne, la nouvelle génération pourra au moins s’inspirer des quelques éclairs aperçus contre l’Australie, à défauts de réelles certitudes.
Thibaud Le Meneec