Suite à la victoire de l’Allemagne en finale de Coupe du monde, dimanche, face à l’Argentine (1-0 ap), la presse allemande savoure ce sacre et lui accorde une valeur d’autant plus grande que l’attente qui l’a précédée devenait insupportable. La presse internationale, elle, parle d’une victoire logique sans enlever à l’Argentine l’étiquette de beaux vaincus.
Il fallait s’y attendre. Comme une pluie d’étoiles sur le Maracana, la presse d’outre-Rhin a arrosé les kiosques d’une déferlante de superlatifs pour qualifier ce moment historique. Bild, le quotidien le plus vendu en Allemagne, a remplacé le i de son titre par le trophée et titrait lundi matin : Tu es là, enfin ! Plus en retenue, Der Spiegel évoquait 120 minutes passionnantes, épuisantes, et parfois très difficiles, au regard du scénario fou de ce 13 juillet 2014.
Die Welt parle pour sa part les prestations uniques de Jerome Boateng et Bastian Schweinsteiger, symboles d’une irrépressible volonté de gagner. Il salue également le triomphe tactique de Joachim Löw, alternant jeu vertical et construction patiente grâce à la possession du ballon. Enfin, le quotidien encense Mario Götze, le buteur, passé du statut d’idole adolescente à celui de star mondiale grâce à son geste de la 112e, qui permet à l’Allemagne de pouvoir ramener le trophée Jules Rimet sur le Ku’Damm, la plus grande artère de Berlin.
Germania über alles
Götze, élu homme du match, ne récolte que des louanges de la part des médias de son pays. Auteur d’un but de rêve pour le Tagesspiegel, le joueur du Bayern Munich a offert un moment de magie à la nation pour le journal. Bild le rebaptise même Fussball-Gott, Dieu du football. La presse internationale ne s’y trompe pas et érige Götze au rang de héros, comme le fait Le Monde, alors que The Guardian se concentre sur sa jeunesse et y voit un pur produit abouti du système de formation allemand.
Germania über alles, titre pour sa part la Gazzetta dello Sport en Italie, qui supporte visiblement bien d’avoir été rejointe avec quatre Coupes du monde pour les deux pays, et qui salue au passage la belle prestation des hommes d’Alejandro Sabella. O Globo rappelle que c’est la première fois qu’un pays européen gagne en dehors de son continent, et le Jornal do Brasil vit la défaite de l’Argentine comme un soulagement, les deux nations étant rivales de longue date.
Frustration pour l’Argentine
L’Argentine, quant à elle, pleure sa défaite et parle d’une frustration née d’un scénario indécis jusqu’au bout pour Clarin, et Ole, quotidien sportif, ajoute que le pénalty non-sifflé sur Gonzalo Higuain aurait pu tout changer. Malgré la douleur, il faut applaudir nos gars, tempère le journal. Un comportement qui prévaut pour l’ensemble de la presse argentine et qui contraste avec l’extase allemande.
The Frankfurter Allgemeine not going overboard with #GER win (via @uvillanilubelli) pic.twitter.com/zdxZrrnDmM
— Guido Tresoldi (@GuidoTresoldi) 14 Juillet 2014
FTW! #GERARG pic.twitter.com/tkT2TJIJ19
— BILD (@BILD) 13 Juillet 2014
Thibaud Le Meneec