L’équipe de France ne partira pas favorite contre l’Allemagne, vendredi en quarts de finale de la Coupe du monde. Elle a toutefois les capacités pour bousculer un adversaire pas toujours flamboyant depuis le début de la compétition.
Jouer dans les espaces
Si elle n’a encaissé que trois buts depuis le début de la compétition (deux contre le Ghana, un contre l’Algérie), la défense allemande est loin d’être tous risques. Exceptés le match contre le Portugal, rapidement réduit à 10 (4-0), et celui contre des Etats-Unis carbonisés et venus chercher la qualification tout en perdant (1-0), elle aura lutté contre le Ghana (2-2) et l’Algérie (2-1 ap). Le point commun de ces deux dernières équipes ? Un jeu dans les espaces, rapide, qui a considérablement gêné l’arrière-garde des joueurs de Joachim Löw, généralement dépassée sur le plan de la vitesse. Solide mais lourde, elle a souffert sur les ballons dans son dos contre l’Algérie, obligeant Manuel Neuer, toujours impeccable, à évoluer en tant que libéro parfois. Le travail des latéraux, d’Antoine Griezmann et Mathieu Valbuena dans les couloirs sera primordial, surtout si Jerome Boateng et Benedikt Höwedes sont confirmés à leurs postes. La donne sera différente si Philipp Lahm débute à droite. Mais il y aura de la place pour faire douter la défense allemande en s’appuyant sur la vitesse et la technique.
L’importance du milieu de terrain
Avec 60% de possession de balle en moyenne lors de ses quatre premiers matches, l’Allemagne n’a pas trouvé d’équipe capable de lui répondre dans ce domaine. Ce qui ne l’a pas empêché d’être bousculée contre le Ghana ou l’Algérie. A voir comment Didier Deschamps décidera de contrecarrer à ce point fort de la Mannschaft. Les Bleus ont eu la possession contre le Honduras et l’Equateur (respectivement 63 et 60%), mais pas contre la Suisse (43%) ou le Nigeria (47%), avec des résultats positifs dans les deux cas. Laisser le contrôle du ballon aux joueurs de Joachim Löw ne serait pas une si mauvaise idée, dans la mesure du raisonnable : l’Algérie a très bien exploité ses situations de contre durant plus d’une mi-temps avant de céder physiquement. La qualité de passe et l’abattage de Lahm, Toni Kroos et Bastian Schweinsteiger dans l’entrejeu mettra à rude épreuve le trio Pogba – Cabaye – Matuidi, dont la moindre erreur à la récupération sera exploitée sur les ailes par Götze, Schürrle et Özil, qui ont multiplié les centres lors des premiers matches (97).
Müller, le facteur X
S’il y aura bien un joueur à surveiller dans les rangs allemands, ce sera lui. Meilleur buteur (4 buts) et passeurs (2 passes décisives) de son équipe, Thomas Müller réussit une belle Coupe du monde. Le Munichois, utilisé en faux numéro 9 en sélection, est une menace permanente sur la défense adverse. Capable de connaître de sérieux passages à vide en match, il surgit toujours à un moment donné pour réaliser un geste décisif, comme contre le Ghana (passe) ou les Etats-Unis (but). Il n’est pas un attaquant pur mais décroche moins que Karim Benzema pour venir chercher les ballons. Sa qualité technique lui permet de faire la différence en face à face dans la zone de vérité. Si la paire Varane/Sakho devrait avoir physiquement le dessus, attention à la roublardise et aux appels d’un joueur dont le remplaçant est Miroslav Klose, co-meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde. Rien que ça.