Inefficace face à une belle équipe mexicaine, le Brésil a concédé un nul (0-0) qui le contraint à jouer sa qualification lundi prochain contre le Cameroun, une situation à laquelle les supporters locaux n’étaient sans doute pas préparés. Mais que manque-t-il réellement à la Seleçao pour aller au bout de sa Coupe du monde ?
Un grand avant-centre
Ce qui a par-dessus tout frappé mardi soir, c’est l’inefficacité offensive de Brésiliens trop fébriles dans la zone de vérité. Paradoxal pour un pays qui a vu grandir des attaquants de classe mondiale comme Pelé ou Ronaldo. Aujourd’hui, c’est l’avant-centre de Fluminense Fred qui se charge de mener l’attaque auriverde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien Lyonnais n’est pas vraiment à son avantage. Brouillon dans le jeu, maladroit dans ses déviations comme dans ses appels, pas toujours placé au bon endroit, Fred est loin d’être au niveau que le Brésil peut attendre d’un véritable numéro 9. Car celui qui porte l’attaque de la Seleçao n’est autre que Neymar, mais le Barcelonais joue sur l’aile gauche et ne peut pas être au four et au moulin. Dans l’axe, les solutions ne sont que trop peu nombreuses et le manque d’efficacité dans les derniers mètres est criant. Un souci que le Brésil aura malheureusement du mal à gommer d’ici la fin du tournoi et avec lequel il faudra faire pour aller au bout.
De la folie dans l’entrejeu
Certes, cette équipe brésilienne est solide. Certes, Luiz Gustavo et Paulinho font le boulot dans l’entrejeu et avalent les kilomètres pour combler les espaces. Mais le charme et la force de la Seleçao ont toujours été sa façon très singulière de se projeter vers l’avant avec un zeste de folie et d’audace. Les supporters connaissent la méthode Scolari et ne s’attendent guère à retrouver le joga bonito des années fastes de leur sélection, mais un grain de fantaisie ne ferait pas de mal à une équipe trop studieuse tactiquement et dont l’hyper-discipline pèse sur la créativité. Pour preuve, le sélectionneur brésilien a choisi de pallier le forfait de Hulk en titularisant Ramires, un choix plutôt frileux quand on sait que les feux follets Bernard et Willian sont disponibles et sortent d’une belle saison en club. À un moment ou à un autre, le Brésil devra peut-être lâcher les chevaux et bénéficier de cette explosivité pour l’instant inexistante pour remporter le titre.
Se libérer de la pression
À l’image de l’hymne entonné en chœur et à toute voix par le peuple brésilien, la Seleçao bénéficie d’un soutien populaire extraordinaire lors de ce Mondial. Mais les troupes de Luiz Felipe Scolari devront apprendre à se libérer de cette pression qu’ils jugent positives mais qui pèse malgré tout sur leurs épaules. Les interventions défensives de David Luiz sont parfois à la limite du raisonnable tellement le futur Parisien est emporté par l’adrénaline ou les longues courses de Neymar sont par moments voués à l’échec tant le Barcelonais cherche à enflammer la foule. Le meilleur moyen pour les Brésiliens de soulever la Coupe du monde en juillet, c’est très certainement de faire abstraction de cet immense poids populaire. La motivation est une chose, la paralysie due à l’événement en est autre. Le défi de la Seleçao sera de trouver le juste milieu.