La demi-finale entre le Brésil et l’Allemagne, mardi, à Belo Horizonte (22h00), fait craindre un match au spectacle terne, sur la lancée de quarts de finale bien pâles par rapport au reste de la compétition. Pourtant, l’espoir d’une rencontre spectaculaire existe malgré tout, au regard du tempérament des deux équipes.
L’Estadio Mineirao verra-t-il l’enjeu primer sur le jeu développé par la Seleçao et la Mannschaft ? Le précédent match des hommes de Joachim Löw, contre l’équipe de France (1-0), a laissé un mauvais souvenir aux amoureux du beau spectacle. Un comportement très physique, d’innombrables replis et un projet de jeu centré sur la défense du résultat : l’Allemagne ne séduit pas, mais elle gagne.
Joachim Löw veut maintenant le résultat, c’est pour cela qu’il recourt à d’autres moyens, déclarait Lothar Matthäus, capitaine de la RFA championne du monde en 1990, après le match contre la France. Et jusqu’à présent, le résultat lui donne raison. La plupart des matches n’ont pas convaincu les observateurs, gagnés par un seul but d’écart. Une priorité assumée qui pourrait prévaloir contre le Brésil et priver le monde entier d’une belle demi-finale.
En face, la sélection dirigée par Luiz Felipe Scolari a fait du joga bonito une relique du passé qui n’a plus cours aujourd’hui. La Seleçao n’hésite plus à verrouiller derrière et à marquer sur coups de pied arrêtés, comme elle l’a fait avec David Luiz contre la Colombie (2-1). James Rodriguez peut en témoigner, les Auriverdes jouent dur sur l’homme, à la limite de la régularité. Pour Luiz Felipe Scolari, Nous sommes un peu trop polis pour les équipes étrangères. Il est peut-être temps de nous défendre et de revenir à mon propre style, un peu plus agressif. Logiquement, c’est une partie cadenassée que les spectateurs peuvent redouter, mardi soir.
Des buts en perspective ?
De là à parier sur une purge pendant les 90, voire 120 minutes du match ? Avec, en prime, des filets qui tremblent peu avant une séance de tirs au but qui feraient surtout briller Julio César et Manuel Neuer ? Les chiffres infirment cette triste prédiction : en cinq matches, chacune des deux équipes a marqué dix buts. Belo Horizonte devrait donc tout voir sauf un score nul et vierge, même si la défense fera l’objet d’une attention particulière de la part des deux techniciens.
En matière de jeu, pas de quoi frustrer les amateurs de football offensif non plus. En contre-attaque, les deux formations ont des arguments et hormis des déceptions comme Fred pour le Brésil et Mario Götze côté allemand, les acteurs répondent présents et tiennent leurs rangs. Bien sûr, l’absence de Neymar nuira à la qualité du jeu proposé par la Seleçao. Certes, la perspective d’une finale de Coupe du monde au stade Maracana devrait retenir les 22 joueurs de se jeter corps et âme dans la bataille, mais l’Estadio Mineirao verra à coup sûr Brésil-Allemagne constituer un de ses beaux spectacles du Mondial.
Thibaud Le Meneec