Argentins et Néerlandais écriront mercredi en demi-finale de la Coupe du monde un nouveau chapitre de leur opposition, marquée par le souvenir de 1978 et le premier titre de l’Argentine. Une finale qui reste controversée.
Il y a trente-six ans, les Pays-Bas avaient déjà perdu en finale de Coupe du monde au Mondial précédent. La volonté de se racheter après la défaite en finale face à l’Allemagne de l’Ouest en 1974 n’avait pas suffi pour l’emporter contre des Argentins à domicile. Le pays hôte avait gagné (3-1) et brodé sa première étoile sur sa tunique albiceleste. En 2014, les Oranjes n’ont jamais semblé aussi prêt de venger leurs aînés.
Pour toute une nation, le souvenir de ce match joué dans l’environnement hostile du Stade Monumental de Buenos Aires est toujours aussi douloureux. Là-bas, le sentiment dominant reste celui de l’injustice mêlé à l’hostilité : La sécurité était nulle, s’était agacé Ronny Rensenbrink, l’attaquant batave de l’époque. Les supporteurs argentins étaient comme fous… Que se serait-il passé si nous avions gagné ? Comment serions-nous rentrés à l’hôtel ?
Fin de la malédiction pour une des deux équipes
Impossible de dissocier cette finale du contexte de dictature militaire qui secouait alors l’Argentine (1976-1983). Désireux de faire triompher ses champions, le pouvoir avait alors tout fait pour se maintenir grâce à la liesse populaire. Il ne fait aucun doute que nous avons été utilisés politiquement, mais je ne me sens pas comme un acteur, tempère Ricardo Villa, un des champions du monde.
Si l’édition 2014 ne souffre pas d’une telle controverse politique, c’est sur le terrain qu’il y aura revanche : les Pays-Bas veulent avoir la possibilité de remporter enfin leur première Coupe du monde, tandis que les Argentins sont restés sur leur élimination en quarts de finale du Mondial 1998 contre une équipe emmenée par Dennis Bergkamp. Et depuis cette fameuse finale, l’Argentine n’a plus gagné face aux Néerlandais. Mercredi soir, l’ombre de 1978 planera sur les deux équipes, marquées à jamais par un des épisodes les plus débattus de la Coupe du monde.
Thibaud Le Meneec