Du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, tous les regards du football africain et mondial seront tournés vers le Maroc.
Pour la première fois depuis 1988, le royaume chérifien accueillera la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), une compétition à l’envergure désormais continentale, mais aussi globale. Plus qu’un simple tournoi, cette édition 2025 revêt des enjeux multiples : sportifs, diplomatiques, économiques et symboliques. Entre ambitions africaines, vitrine pour la Coupe du monde 2030 et défis logistiques, le Maroc s’apprête à vivre un mois de passion et de pression.
Un calendrier réaménagé face à la FIFA
Initialement prévue à l’été 2025, la CAN a été déplacée en hiver pour éviter un conflit majeur avec la nouvelle Coupe du monde des clubs organisée par la FIFA, qui se tiendra en juin et juillet aux États-Unis. Une décision stratégique, prise en concertation avec la Confédération Africaine de Football (CAF) et les autorités marocaines, qui permet de préserver la visibilité de la compétition tout en évitant un exode massif de joueurs africains indisponibles en cas de doublon.
Le tournoi débutera donc le 21 décembre 2025 avec un match d’ouverture qui opposera le pays hôte, le Maroc, aux Comores au Stade Moulay Abdallah de Rabat. La finale, elle, est prévue le 18 janvier 2026 dans cette même enceinte.
Le Maroc, un hôte en pleine transformation
Pays passionné de football, le Maroc mise gros sur cette CAN. Le gouvernement et la Fédération royale marocaine de football (FRMF) ont engagé des moyens colossaux pour faire de cette édition la plus aboutie de l’histoire du tournoi. Ce sont neuf stades répartis dans six grandes villes du pays qui accueilleront les matchs :
- Rabat : Stade Moulay Abdallah (69 500 places)
- Casablanca : Stade Mohammed V (45 891 places)
- Tanger : Stade Ibn-Batouta (75 600 places)
- Marrakech : Stade de Marrakech (41 245 places)
- Agadir : Stade Adrar (45 480 places)
- Fès : Stade de Fès (35 468 places)
À ces infrastructures sportives s’ajoutent plus de 120 projets d’accompagnement : réfection des routes, extension des aéroports, renforcement du réseau de transport urbain, développement d’offres hôtelières et de sécurité. L’État marocain veut prouver qu’il est prêt à organiser des compétitions de calibre mondial, dans la perspective de la Coupe du monde 2030, qu’il co-organisera avec l’Espagne et le Portugal.
Un format compétitif et spectaculaire
Le format de la CAN reste identique à celui des éditions précédentes : 24 équipes, réparties en 6 groupes de 4, avec qualification des deux premiers de chaque groupe et des quatre meilleurs troisièmes pour les huitièmes de finale. Ce système, qui permet à de nombreuses nations de se révéler, a fait ses preuves en 2019, 2021 et 2023, et favorise le suspense et les surprises.
Côté participants, plusieurs têtes d’affiche sont attendues : le Sénégal de Sadio Mané, tenant du titre ; l’Algérie, revancharde après sa déconvenue en 2023 ; la Côte d’Ivoire, demi-finaliste chez elle l’an dernier ; et bien sûr le Maroc, demi-finaliste du Mondial 2022, considéré comme le favori naturel de cette édition à domicile.
Une répétition générale pour 2030
Plus qu’un objectif sportif, la CAN 2025 est pour le Maroc une opération séduction à grande échelle. Le royaume souhaite démontrer, à travers la qualité de son organisation, sa capacité à gérer des flux touristiques massifs, à sécuriser des événements internationaux et à offrir une expérience moderne et immersive aux fans du monde entier.
Cette édition servira donc de test grandeur nature avant la Coupe du monde 2030. À ce titre, le ministère des Sports et la FRMF travaillent main dans la main avec le Comité d’organisation Maroc 2030. De nombreux observateurs de la FIFA et des pays co-organisateurs sont attendus dans les gradins pour analyser l’expérience marocaine et anticiper les besoins logistiques du Mondial.
Des enjeux politiques et économiques majeurs
Au-delà du sport, cette CAN est aussi un levier d’influence. Le Maroc entend affirmer son leadership sur le continent africain, en particulier sur le plan diplomatique et économique. En accueillant les délégations de 24 pays africains et des dizaines de milliers de supporters, Rabat espère renforcer ses alliances, promouvoir son image et attirer des investissements.
Sur le plan économique, les retombées s’annoncent considérables : développement du tourisme, stimulation du secteur hôtelier, emploi temporaire, couverture médiatique internationale. La CAN 2025 pourrait rapporter plusieurs centaines de millions d’euros au pays, selon les premières estimations.