Pour lutter contre cette crise financière, sans précédent, qui foudroie le football français, les présidents de clubs souhaiteraient demander aux arbitres professionnels, par l’intermédiaire de la LFP, de prendre part à l’élan collectif en acceptant également de baisser leur salaire. Mais ces derniers ont déjà fait savoir qu’ils étaient contre cette proposition.
Dans cette page sombre que traverse le football français, toute idée est la bienvenue pour contrer cette crise financière et réduire au maximum les charges du monde du ballon rond tricolore. Et les présidents de clubs ont mis le doigt sur une piste à creuser : celle de l’arbitrage. Celui-ci représente un coût total de 20 millions d’euros par saison en incluant la masse salariale des hommes en noir, ainsi que le budget du VAR et de la goal-line technology.
Dans le microcosme de la Ligue 1, une idée a commencé à germer dans l’esprit des présidents de clubs. Envisager une baisse de salaire des arbitres. Selon les dirigeants, cela entrerait dans un processus logique d’une unité collective, où chacun doit faire des efforts, pour sauver le navire du foot français de la crise. A l’image des joueurs, à qui des baisses de salaires sont demandées et qui sont actuellement en négociation avec leur club respectif sur le sujet, il serait normal que les arbitres emboîtent le pas. Mais selon les informations de RMC Sport, ces derniers, de manière unanime, ont fait savoir leur mécontentement et ne sont pas d’accord.
Pour comprendre cet avis tranché, il faut remonter à début 2018. Contexte : les arbitres signent un nouveau protocole qui établit leur grille de rémunération. Protocole censé s’appliquer sur le papier jusqu’en 2022 et qui prévoit notamment qu’un arbitre central professionnel touche un fixe de 6.287 euros brut/mois, à laquelle s’ajoute une prime de 2.931 euros pour chaque match arbitré. Un revenu total avoisinant les 12.000 euros s’il officie deux fois dans le mois.
Oui mais voilà, quelques semaines après avoir signé ces nouvelles conditions, la LFP dévoilait fin 2018 l’appel d’offres qui comportait le fameux milliard promis en partie par le géant Mediapro. Devant ce rêve doré qui faisait miroiter l’ensemble du football français, les arbitres avaient demandé à la Ligue de réhausser leur salaire, histoire de prendre part également à la fête. Une requête qui n’a jamais vu le jour puisque la LFP l’a refusé, redirigeant les arbitres à leur protocole signé quelques mois auparavant. Un comportement qui n’a jamais été véritablement digéré par le corps arbitral, qui décide à son tour de se montrer implacable avec l’instance, pour qui la masse salariale ne représentait que 1% avant le naufrage Mediapro.
A l’heure actuelle, la LFP n’a encore fait aucune demande officielle de baisse de salaire à la Commission fédérale des arbitres, ni même au SAFE, le syndicat des arbitres. Mais en coulisse, les hommes en noir ont déjà annoncé la couleur.