Aymeric Laporte à Marseille : pourquoi ça coince

Cité parmi les ambitions de l’OM pour renforcer sa défense, le dossier Aymeric Laporte illustre à merveille les limites financières et les défis stratégiques auxquels le club phocéen doit faire face sur la scène internationale.

L’ancien cadre de Manchester City, aujourd’hui à Al-Nassr en Arabie saoudite, intéressait Marseille depuis le début du mercato—au point d’avoir obtenu un feu vert verbal du principal concerné. Mais la faisabilité de l’opération s’est depuis brutalement heurtée à la réalité économique et aux exigences de son club employeur.

L’accord Laporte-OM, un projet torpillé par la question financière

Laporte, séduit par le projet sportif mené par Roberto De Zerbi et par la perspective de retrouver la Ligue des champions avec Marseille, avait initialement donné son accord de principe, à condition que l’OM décroche un ticket européen. C’est chose faite, mais la suite du feuilleton n’a pas connu l’épilogue espéré. Le club om avait basé sa stratégie sur une possible résiliation à l’amiable entre Laporte et Al-Nassr, espérant une arrivée sans indemnité de transfert, à l’image du scénario vécu avec Pierre-Emerick Aubameyang

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Cependant, le revirement du club saoudien a tout changé. Al-Nassr, qui avait déboursé 27,5 millions d’euros pour rapatrier l’international espagnol en 2023, n’entend pas brader son joueur. Exit la rupture de contrat à l’amiable ; il faudra désormais s’acquitter d’un transfert, et pas à n’importe quel prix. La barre est fixée autour de 15 millions d’euros, alors que l’OM tablait initialement sur une indemnité nettement inférieure, voire nulle

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Un salaire stratosphérique, hors de portée marseillaise

Le second problème—et non des moindres—concerne la rémunération du défenseur de 31 ans, qui émarge à 2,04 millions d’euros par mois en Arabie saoudite, soit plus de 25 millions d’euros par an. Un salaire tout bonnement impossible à aligner pour l’OM, malgré l’attrait du challenge sportif. Des offres de prêt avec prise en charge partielle du salaire ont bien été évoquées, mais elles ont été rejetées d’emblée par Al-Nassr, qui ne veut pas réaliser de moins-value financière après un recrutement déjà conséquent

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Concurrence féroce : Monaco et Bilbao veulent aussi Laporte

L’OM n’est pas seul à lorgner le défenseur franco-espagnol. L’AS Monaco est sur les rangs, tout comme l’Athletic Bilbao, club formateur de Laporte et toujours attentif à la situation de son ancien protégé. Si les deux clubs français sont d’accord pour couvrir une partie du salaire, aucun ne parvient pour l’instant à convaincre Al-Nassr, qui campe sur sa position et attend le club le plus dépensier pour avancer dans les négociations

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L’OM contraint de revoir sa stratégie défensive

Devant ce casse-tête, Pablo Longoria et Medhi Benatia ont déjà avancé sur d’autres noms. Facundo Medina, arrivé du RC Lens, et CJ Egan-Riley, venu de Burnley, ont intégré l’effectif phocéen, tandis que d’autres options comme Nayef Aguerd restent sur la table. Le cas Laporte, longtemps perçu comme prioritaire et quasi-bouclé, semble aujourd’hui compromis, forçant l’OM à explorer d’autres pistes ou à espérer un revirement tardif du marché

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Laporte attend toujours… un retour en Europe

De son côté, Aymeric Laporte garde l’envie forte de quitter l’Arabie saoudite pour retrouver le très haut niveau européen, dans l’optique notamment de sécuriser une place au mondial 2026 avec l’Espagne. Mais chaque jour qui passe confirme la difficulté croissante d’un retour sur le Vieux Continent pour le défenseur, dont les prétentions salariales et la valeur marchande ne cadrent plus avec les moyens ou les stratégies des clubs concernés

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Marseille piégé par le mercato mondialisé

Ce dossier incarne à lui seul l’écart grandissant entre les ambitions sportives de certains clubs historiques et la puissance financière des nouveaux acteurs du football mondial. Si l’OM espère toujours saisir une opportunité de dernière minute, la piste Laporte apparaît aujourd’hui très incertaine, à moins d’un imprévu de taille sur la fin du marché estival.

En résumé, l’arrivée d’Aymeric Laporte à l’OM coince pour d’évidentes raisons économiques : Al-Nassr ne veut pas céder son joueur gratuitement, le salaire du joueur est hors de portée, et la concurrence reste rude. Un symbole des défis que doit affronter l’OM pour rivaliser avec les nouveaux géants du foot mondial.