Amazon aurait conquis 1,4 million d’abonnés environ pour son pass Ligue 1.
Depuis le début de la saison du championnat de France de football (le 6 août), Amazon n’a jamais communiqué sur le nombre d’abonnés à sa nouvelle offre. Mais selon une étude de NPA Conseil et Harris Interactive, Prime Video Ligue 1 aurait conquis 1,4 million d’abonnés environ. Avec la même offre (80% des droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2) que Téléfoot de Mediapro, le service d’Amazon semble avoir trouvé son public.
Selon l’étude de NPA Conseil et Harris Interactive, dévoilée par Le Figaro, les deux tiers seraient déjà des clients du service Amazon Prime. A l’inverse de Mediapro, Amazon ne partait en effet pas de zéro.
Réalisée du 1er au 8 octobre, autour d’un panel de plus de 3.700 Français, cette 6e vague du Baromètre OTT de NPA Conseil et Harris Interactive évalue à près de 5%, la proportion des foyers français qui seraient aujourd’hui clients du service Prime Video Ligue 1. Soit 1,4 million d’abonnés environ. Un quart d’entre eux, c’est-à-dire environ 360.000 foyers, sont des nouveaux clients qui déboursent donc entre 17 et 19 € par mois. Les trois quarts restants, en tant qu’abonnés à Amazon Prime, ont donc activé le Pass Ligue 1 à 12,99 € par mois. Cela équivaut à 10% des membres Amazon Prime, si l’on considère qu’en France, ce service offrant la livraison gratuite des commandes en plus d’un accès à du streaming vidéo et musical, aurait conquis 10 millions de clients.
La saison dernière, à la même époque, Mediapro avait revendiqué 600.000 abonnés à sa chaîne Téléfoot. L’Équipe estimait plutôt ce nombre à 480.000. « La ligue 1 est moins visible cette année, mais nous n’observons pas de désintérêt pour la compétition, constate Philippe Bailly, le président de NPA Conseil. C’est particulièrement vrai pour les abonnés Canal+, qui restent très mobilisés par la L1. » Près d’un sur deux déclare s’y intéresser « beaucoup » ou « assez », contre un tiers des clients Amazon Prime Video. Avec 1,4 million d’abonnés, Amazon réussirait donc un bon lancement. « Cela laisse malgré tout peu d’espoir à Amazon de rentabiliser le produit Ligue 1. Le championnat a repris depuis près de trois mois et je ne vois pas ce qui ferait accélérer vertigineusement les recrutements », souligne Philippe Bailly. La lutte contre le piratage peut-être ? D’après le baromètre, plus du tiers des téléspectateurs de la L1 indiquent n’être passé ni par Amazon, ni par Canal+, donc a eu recours au piratage. « Cela représente plus de deux millions de foyers français, assure Philippe Bailly. Le piratage est le premier gagnant de la situation. »
Le président de NPA Conseil estime que le chiffre d’affaires du service Amazon Ligue 1 devrait s’élever entre 170 et 200 M€ hors taxe cette année. « Compte tenu des 250 M€ payés pour l’acquisition des droits, et des coûts supplémentaires de production, évalués à 25 M€, les pertes d’Amazon seront comprises entre 75 et 100 M€. » Le géant américain avait pourtant récupéré les droits TV du Championnat laissés vacants par Mediapro à la casse. Il a payé 70% moins cher que le groupe sino-espagnol. « Cela pose la question de la réelle valeur de la Ligue 1 », estime l’expert. Ces droits sont en réalité rarement rentabilisés, quels que soient les acteurs.