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ASSE : des témoignages accablants contre Roland Romeyer, accusé de harcèlement sexuel

Roland Romeyer, président de l’AS Saint-Étienne de 2006 à 2024, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour outrages sexistes et harcèlement sexuel. Les témoignages de ses anciennes salariées dressent le portrait d’un dirigeant dont le comportement est décrit comme inapproprié et envahissant.

Pendant des années, certaines femmes ont choisi de ne rien dire, d’autres d’en rire entre collègues ou de contourner les situations. « C’était Roland… », résument-elles aujourd’hui, comme une sorte de fatalité.

Une enquête en cours

L’enquête préliminaire vise les comportements sexistes et le harcèlement sexuel, aggravés par le fait que Romeyer occupait une position de supérieur hiérarchique. Âgé de 80 ans, l’ancien président est accusé d’avoir instauré un climat de travail pesant et inapproprié au sein du club.

Les témoignages recueillis lors des ateliers de sensibilisation organisés en 2024 et 2025 avec l’association Her Game Too, et révélés par L’Équipe, décrivent des gestes et paroles déplacés : bises aux coins des lèvres, léchage de joue au moment du bonjour, mains sur le cou ou dans le dos, tirage de cheveux en réunion, sifflements dans les couloirs. Certaines anecdotes évoquent des gestes particulièrement intrusifs, comme un décolleté tiré du doigt accompagné de remarques sexistes.

À cela s’ajoutent des surnoms infantilisants (« ma puce », « ma préférée », « ma chérie », « mon écolière ») et des blagues à connotation sexuelle, qui contribuent à un environnement de travail dégradant.

Romeyer nie les accusations

L’affaire a éclaté lors d’une réunion interne en novembre 2024, qui constatait une diminution des comportements déplacés après le départ d’un collaborateur. En février 2025, le nom de Romeyer est mentionné explicitement dans le cadre de l’enquête.

Depuis, l’ancien président nie toutes les accusations. Son avocat, Me Jean-Félix Luciani, affirme qu’il est « blessé mais serein », qu’il « conteste avoir commis le moindre fait de nature pénale », et qu’il « se défendra avec l’énergie nécessaire ».

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