Affaire Mbappé : pourquoi le PSG va payer plus de 100 M€ ?

Si la justice a condamné le PSG à verser 61 M€ à son ancien joueur, le club de la capitale devra sortir quelques millions supplémentaires de sa poche.

Condamné ce mardi par le conseil de Prud’hommes de Paris, le Paris Saint-Germain va devoir verser près de 61 millions d’euros à Kylian Mbappé (26 ans) au titre d’arriérés de salaires et de primes liés à la fin de son contrat. Une décision lourde de conséquences pour le club parisien, qui n’a pas encore indiqué s’il comptait faire appel. Mais selon les avocats du capitaine de l’équipe de France, cette somme ne représenterait en réalité que la partie émergée de l’iceberg.

Invités de l’After Foot sur RMC, Me Thomas Clay et Me Delphine Verheyden ont précisé que les 61 millions d’euros évoqués correspondent à un montant brut. « Cela va coûter aux alentours de 100 millions d’euros », a ainsi estimé Me Clay, rappelant que les sommes dues ont permis au PSG de « thésauriser pendant un an et demi ». Un argent qui, selon l’avocat, « appartient à l’État français, donc aux contribuables ».

Une répartition très déséquilibrée des sommes

Dans le détail, sur les 61 millions d’euros bruts que le PSG doit verser, Kylian Mbappé ne percevra qu’environ 25 à 26 millions d’euros nets. Le reste, soit près de 75 millions d’euros, correspondra aux charges sociales et aux impôts. « Dans un salaire, il y a des charges patronales, salariales, et ensuite l’impôt payé par le salarié », a rappelé Me Verheyden sur RMC.

Les sommes concernent notamment la troisième échéance de la prime de signature (36,6 M€), des rappels de salaires pour les mois d’avril à juin 2024, ainsi que diverses primes et congés payés. Autant d’éléments que le PSG contestait dans le cadre de ce litige, après le départ de son ancienne star vers le Real Madrid.

Un appel risqué pour le PSG ?

Le club parisien dispose d’un mois après la notification du jugement pour faire appel, même si la rédaction de la décision pourrait prendre plusieurs semaines. Mais cette option n’est pas sans risque. En cas de nouvel examen du dossier, la question sensible de la requalification du contrat à durée déterminée de Mbappé en CDI pourrait refaire surface.

Si le conseil de Prud’hommes n’a pas retenu cette requalification, le sujet reste explosif. « Cela changerait l’économie générale du football », a averti Me Thomas Clay, évoquant un possible parallèle avec les arrêts Bosman ou Diarra. Une telle décision pourrait contraindre les clubs à repenser en profondeur le modèle des contrats longue durée.

Le clan Mbappé ne fera pas appel

De son côté, Kylian Mbappé n’entend pas relancer la procédure. « On ne fera pas appel nous-mêmes puisqu’on a gagné », a confirmé Me Verheyden. La balle est désormais dans le camp du PSG, qui doit décider s’il accepte la décision ou s’il choisit de prolonger un bras de fer judiciaire déjà très coûteux, financièrement comme symboliquement.