Le Super Bowl aura lieu ce dimanche 7 février à Tampa Bay, en Floride. Chaque année, l’événement aux 100 millions de téléspectateurs aux États-Unis est l’occasion de mettre en lumière le football américain en France. Dans un entretien accordé à La Lettre de l’économie du sport, Pierre Trochet, Directeur développement de la Fédération française de football américain (FFFA) fait le point sur la pratique dans notre pays.
Comment un sport de contact comme le football américain vit-il la situation sanitaire ?
Sur le terrain, c’est difficile puisque tout est l’arrêt depuis le mois de mars de l’année dernière. La FFFA organise trois activités sportives. En extérieur, avec le football américain et le flag (qui se joue sans contact), nous alternons le « stop and go » comme tout le monde. Quant au cheerleading, 90% des entraînements ont lieu en intérieur, nous sommes donc à l’arrêt depuis des mois. C’est très dur pour nos clubs et nos licenciés. On garde espoir de pouvoir lancer la nouvelle saison fin mars. Mais la fédération n’échappera pas à une baisse de l’ordre de 20% dans les prises de licence.
Dans la nuit du dimanche 7 février au lundi 8, il y aura le 55e Super Bowl. Paradoxalement, c’est un temps fort de votre calendrier en France…
D’ordinaire, le Super Bowl est l’occasion de rassembler tout le monde dans un restaurant, de créer un événement autour du football américain. Cette fois on le fera à distance. Le football américain vit sous le parapluie de la NFL avec des images qui passent dans les médias. La discipline bénéficie également du succès de la franchise de jeu vidéo « Madden NFL », numéro 2 des ventes chez EA Sports, la branche sportive d’Electronic Arts, après FIFA. Cette année, nous bénéficions en plus d’un bel éditorial avec la Chaîne L’Équipe. La diffusion de la NFL en clair nous permet d’avoir un relais pédagogique sur notre discipline. Par rapport à d’autres sports, la discipline existe par le contenu malgré les contraintes du confinement ou du couvre-feu. C’est important pour un sport dont la moyenne d’âge des licenciés est inférieure à 25 ans. Mais l’essence même d’une fédération reste d’organiser la pratique d’un sport.
Quels sont vos axes de développement ?
Nous travaillons en direction de la jeunesse pour recruter de nouveaux licenciés. C’est tout l’intérêt du flag qui est une pratique allégée du football américain (les plaquages sont remplacés par l’arrachage de bandes de tissu accrochées à la ceinture des joueurs, ndlr). Ensuite, la fédération a une stratégie d’audience afin de gagner en popularité. La formation de nos dirigeants est aussi un axe fort de la fédération. S’adapter aux dispositifs ministériels, avoir des relations avec les collectivités territoriales ne sont pas des choses innées pour tous les bénévoles. Le football américain n’a que 40 ans en France.