Vous le savez déjà : la situation que nous vivons est unique. Les paradoxes ne manquent pas quand certaines mesures et réactions prises sur le vif se font sans véritable réflexion. Le paradoxe s’étend même sur le rythme de vie que nous devons adopter. En effet, il faut prendre davantage soin de sa santé et pourtant on coupe l’accès à un marché qui pèse 2 milliards d’euros et quelque 35 000 emplois.
Autant dire que de très nombreux pratiquants se retrouvent impacter sans compter les gérants qui sont acculés à deux doigts de mettre la clé sous la porte. Avec l’annonce de la réouverture des salles de sport qui devrait avoir lieu au minimum le 20 janvier 2021, beaucoup de gérants de ces établissements commencent à voir un avenir sombre se dessiner. Dans ce climat anxiogène les salles de remise en forme risquent-elles de perdre de la clientèle ? Quel avenir se prépare pour ces lieux où le sport et la bonne humeur étaient de rigueur ?
Les impacts du confinement sur les revenus des salles de sport
Il faut bien le dire : d’un côté comme de l’autre, personne n’était adapté à cette situation. De ce fait, cette atmosphère de crise éco sanitaire a impacté (et cela continuera pendant un bon moment) les revenus des salles de sport.
Face à l’impossibilité d’aller faire son sport en salle, de nombreux pratiquants ont soit décidé de mettre fin prématurément à leur engagement en invoquant un motif médical (dispense du médecin) soit, pour celles et ceux dont l’abonnement arrivait à son terme, ils ont annulé le renouvellement. En somme, des pertes en continu avec des gens qui décident aussi de s’axer sur les programmes sportifs à domicile sans avoir nécessairement besoin d’un coach ou de matériel, la musculation dans les parcs ou encore la course à pied quand cela est possible. Dans le « meilleur » des cas, cela représente des pertes qui se situent entre 30 % et 50 % sur le chiffre d’affaires. Dans le pire des cas, ils mettent la clé sous la porte.
La peur d’aller faire du sport
Au-delà de l’aspect purement économique s’ajoute un aspect psychologique qui représentera probablement un frein sur les inscriptions dans les salles de sport : la peur d’aller faire son sport en salle.
En effet, même lorsque cette crise sera derrière nous, il flottera toujours derrière le fantôme du COVID. La peur de s’inscrire en salle et d’être contaminé par le biais du contact avec le matériel, des vestiaires, des douches…
Difficile de prendre de bonnes résolutions pour s’inscrire à la salle dans ces conditions. Certes, les salles de sport vont certainement s’adapter comme l’a fait AirBnb en inscrivant des labels sanitaires pour mettre les pratiquants de musculation en confiance, mais cela suffira-t-il ?
Se diversifier pour survivre ?
Dans cette perspective et dans l’intention d’éviter la banqueroute, les salles de sport vont devoir s’adapter à la situation rapidement en trouvant des alternatives sans danger pour leurs clients. Cela donnera naissance certainement à de nouvelles pratiques mixtes en la salle de musculation et le sport à la maison.
Ils vont alors devoir mettre l’accent sur les conseils en nutrition sportive. Un des piliers de la musculation que peu de personnes maîtrisent encore. En effet, dans le futur, il y a fort à parier que la nutrition devienne un sujet de plus en plus central dans notre quotidien. Cela inclura bien entendu le monde du sport, quelque peu précurseur dans le domaine. De la même manière, les entreprises devront insister sur le coaching avec, pourquoi pas, un suivi à distance et des programmes spécialement adaptés pour faire son sport à domicile. Par ailleurs, il se peut que les abonnements changent pour donner lieu à des packs « domicile + salle » par exemple pour les personnes qui seraient encore un peu réfractaires à aller en salle lorsqu’il a trop de gens.
Dans les 4500 salles qui occupent l’hexagone, des solutions se mettent déjà en place. C’est le cas pour certaines salles de sport qui ont instauré le prêt de matériel de musculation en complément des cours à distance pour permettre à chacun de suivre son programme comme s’ils étaient à la salle. Cette initiative, victime de son succès, serait-elle l’avenir des salles de sport ? C’est possible. Seulement, cela représente une organisation logistique colossale et de sérieux investissements notamment pour les petites entreprises qui n’ont pas spécialement les moyens.
Le combat n’est pas encore fini. Cela dit, nous avons confiance quant à la faculté d’adaptation des entreprises expertes dans le monde du sport.